Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 226]

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NOTE SUR LA FLORE HOUILLÈRE

DU CHANSI

milieu, à extrémités légèrement infléchies, marque la place du bord inférieur do la cicatrice foliaire ou peutêtre de la portion saillante du coussinet. La cicatrice du faisceau libéroligneux se fond avec les cicatrices des deux cordons de parichnos situés latéralement et un peu au-dessous {fig. 5), et l'ensemble donne lieu à une dépression, ou une saillie, unique, à contour presque exactement circulaire. Ainsi constituée, cette espèce se rapproche beaucoup du Lepidodendron dichotomum Sternberg, et, en particulier, de certains échantillons du bassin de Valenciennes que je lui ai rapportés (*); elle en diffère cependant par un certain nombre de caractères assez nets pour que l'identification ne me semble pas admissible : la forme presque carrée des coussinets foliaires qui est, ici, la forme normale, ne se montre chez le Lépid. dichotomum que sur les tiges ou les rameaux jeunes, et ne s'observe jamais avec des coussinets aussi développés que ceux des fig. 1, 2 et i ; les coussinets sont toujours pourvus d'une carène médiane beaucoup plus nette et plus accentuée, et leur portion inférieure n'est pas aplatie comme sur les échantillons du Chansi ; aussi présentent-ils, au moins de temps en temps, sur leur carène, quelques rides transversales, tandis qu'ici ces rides font absolument défaut. Enfin, sur les échantillons que je viens de décrire, la cicatrice foliaire, à angle inférieur beaucoup plus arrondi, à bords plus sinueux, à angles latéraux plus aigus, est proportionnellement plus grande que chez le Lepid. dichotomum, occupant généralement l/5 e à l/6 e de la surface totale circonscrite par le contour du coussinet, au lieu de 1/9" ou au maximum \ /8 e . En outre, les cicatricules latérales se montrent ici plus écartées, plus nettement séparées de

(*) Flore fossile du bassin houille r de Valenciennes, pl. LXVII, fig. 1.

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la cicatricule médiane, que ne le sont celles du Lepid. dichotomum. A ces caractères d'ordre botanique vient s'ajouter une considération subsidiaire, d'ordre géologique, qui est également de nature à militer contre l'identification, à savoir la différence de niveau, le Lepid. dichotomum appartenant au Westphalien, tandis que les échantillons du Chansi appartiennent, ainsi que je l'indiquerai plus loin, aux couches de passage entre le Stéphanien et le Permien, sinon même franchement auPermien. A ce point de vue il n'est pas sans intérêt de noter l'existence à Commentry, c'est-à-dire à l'extrême sommet du Stéphanien, de Lepidodendron à coussinets rappelant par leur forme presque carrée en même temps que par leurs grandes dimensions ceux que M. LeprinceRinguet a rapportés du Chansi (*); malheureusement ces lepidodendron de Commentry sont trop imparfaitement conservés, étant dépourvus de leurs cicatrices foliaires, pour être susceptibles d'une détermination précise. M. B. Renault les a rapportés, il est vrai, à une espèce de Brongniart demeurée inédite, le Lepid. Beanmontianum, mais dont le type, d'après la description qu'il en donne (**), offrirait une cicatrice foliaire de petite taille à angle supérieur presque droit, à bords inférieurs concaves vers le bas, à angle inférieur aigu se prolongeant en une carène saillante coupée de nombreuses rides transversales. Il n'y a donc pas, étant donnés ces caractères, d'assimilation possible entre l'espèce de Brongniart et les échantillons que je viens de décrire, et les recherches que j'ai faites m'ont convaincu qu'ils ne pouvaient être identifiés à aucun type spécifique connu de Lepidodendron, le

(*) B. RENAULT, Flore fossile 2" partie, pl. LIX, fig. 3. (•**) Ibid., p. 502.

du terrain

houiller de

Commentry