Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 147]

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MACHINES

A

VAPEUR DES

GROUPES

ÉLECTROGÈNES

LES

MACHINES A VAPEUR DES GROUPES ÉLECTROGÈXES A

L'EXPOSITION DE 1900

Par M. A. ABRAHAM, Ingénieur des Constructions navales.

Los groupes électrogènes en marche à l'Exposition de 1900 étaient répartis entre deux usines distinctes ; celle de la Bourdonnais était réservée exclusivement à la section française, et l'usine Suffren aux diverses sections étrangères. La puissance totale disponible sur les moteurs, qui n'avait pas dépassé 5.300 chevaux en 1889, a atteint, en 1900 une valeur de plus de 36.000 chevaux. La puissance unitaire des appareils avait augmenté dans une proportion presque égale; la puissance moyenne, qui ne dépassait pas 166 chevaux, en 1889, s'élevait, pour la dernière Exposition, à 975 chevaux. Ce chiffre suffit pour donner une idée de l'importance individuelle des machines exposées. L'usine française comprenait 18 machines d'une puissance moyenne de 802 chevaux. La plus importante avait été installée par MM. Dujardin et C ie ; c'était une machine horizontale à triple expansion à quatre cylindres, de 1.700 chevaux. En dehors des deux turbines de Laval exposées par la Société de Laval et la maison Bréguet, la seule machine dont la vitesse dépassait 200 tours, était celle de MM. Delaunay-Belleville et C ic ; c'était une machine pilon à triple expansion de 1.250 chevaux, à 250 tours. L'usine Suffren comprenait 19 machines d'une puis- '

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sauce moyenne de 1.140 chevaux. Les plus importantes étaient la machine pilon de Bôrsig, les machines horizontales de la « Maschinenfabrik d'Augsbourg et Nuremberg » et la machine Willans, d'une puissance supérieure à 2.000 chevaux. Parmi les moteurs à grande vitesse, nous citerons la machine Willans qui tournait à une allure de 200 tours, et la machine Mertz, dont la vitesse angulaire atteignait 280 tours par minute. Nous laisserons de côté ces moteurs de types spéciaux, ainsi que les turbines à vapeur, et nous nous efforcerons d'indiquer, dans une étude d'ensemble, les divers progrès réalisés dans la construction des machines à vapeur industrielles. I CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES PRINCIPALES MACHINES.

L'emploi de plus en plus répandu des chaudières multitubulâires a permis de généraliser l'adoption de pressions de vapeur élevées, dépassant fréquemment 10 kilogrammes par centimètre carré. Pour réaliser dans des conditions salis faisantes la détente nécessaire à une bonne utilisation de la vapeur, il est nécessaire de la répartir entre plusieurs cylindres ; aussi les machines monocylindriques sont-elles devenues assez rares. Il y en avait un certain nombre dans la section française ; mais les machines compound étaient beaucoup plus nombreuses, ainsi que les machines à triple expansion, et l'on voyait même fonctionner une machine à quadruple expansion du constructeur italien, Franco Tosi, de Legnano. Un second point très important, qui a eu et qui. aura encore sur la construction des machines une influence considérable, c'est l'emploi de la vapeur surchauffée. Cet emploi, qui ne s'est pas encore beaucoup répandu en