Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 105]

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L'ÉTAIN EN BOLIVIE

ceux de Huayna Potosi, en raison du mélange intime de l'oxyde d'étain avec l'oxyde de fer, nécessitent un brov'age plus fin et une préparation moins rudimentaire, pour être amenés à une teneur de 65 p. 100. Il semble probable que la majorité des filons changent en profondeur et s'enrichissent de pj'rite de fer, mais assez souvent avec une teneur encore acceptable en étain;' quelquefois cependant, cette teneur devient trop faible pour donner des bénéfices ; car, pour obtenir l'oxyde d'étain, il faut, outre un broyage poussé assez loin, soumettre le minerai aune calcination aussi parfaite que possible. Dans la mine de Huanuni, les travaux ont été poussés jusqu'à 300 mètres de profondeur sans rencontrer de pyrite; mais, dans d'autres mines, comme à Huayna Potosi, on a constaté la présence de la pyrite à une profondeur beaucoup moindre. Outre l'étain fourni par les mines exploitées uniquement pour ce métal, une partie de la production provient des mines d'argent. On l'obtient alors par la concentration des résidus de la préparation mécanique. En effet, l'oxyde d'étain se rencontre dans beaucoup de filons argentifères, particulièrement à Oruro et à Potosi. En général, la teneur y est faible ; mais, comme le traitement du minerai d'argent exige le broyage et la calcination, soit pour l'amalgamation, soit pour la lixiviation, l'exploitation de l'étain contenu dans les résidus de ces opérations peut se faire à peu de frais. Nous avons vu que, dans plusieurs mines, on trouvait une certaine quantité de minerai relativement pur tenant de 50 à 60 p. 100, et même des cristaux ayant jusqu'à 70 p. 100 d'étain pur ; mais la teneur moyenne de tous les minerais traités est d'environ 15 à 20 p. 100, et elle descend souvent à 6 ou 8 p. 100. Pour compléter ces notes sur la géologie de l'étain, nous citerons l'opinion de M. A. W. Stelzner.

L'ÉTAIN EN BOLIVIE

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« D'après les renseignements qu'on peut avoir, depuis le xvn c siècle, sur les mines qui ont été ou sont exploitées en Bolivie, on conclut que les gisements d'étain sont probablement compris entre 15° et 21° de latitude sud. Le point le plus septentrional qui soit connu est Mono, dans la province péruvienne de Huancané, sur la limite nordouest du lac Titicaca, puis Milluni au pied du Huayna Potosi, Colquiri (17° 30'), Oruro (17°, 57') et ses envi, rons, la montagne du Lion et Avicaya, dans la province de Poopo, Chayanta, Potosi (19° 35') et Porco, Tazna (20° 40'), Chorolque (20° 58'), Chocaya et Cotogaita (21° environ). Il peut se faire que ces gisements s'étendent encore plus au sud, sur le territoire de la République Argentine; mais on ne les connaît pas encore. Au contraire, les données qui indiquent l'existence de l'étain et des pyrites stannifères au Chili, au nord du Pérou et de l'Equateur sont inexactes, sauf quelques cas douteux. Au point de vue géologique et minéralogique, il est rare de trouver de l'oxyde d'étain cristallisé, et même quand il l'est, ce n'est qu'en très petits grains ou en cristaux simples. En général, il est crypto-cristallin, arrondi ou compact. Il est accompagné de pyrite, de sulfure d'argent, de galène, de blende, de sulfures d'antimoine, de wolfram, de bismuth et de pyrites arsénicales ; les gangues sont formées par le quartz (sans faces trapézoïdales) le sulfate de baryte, le carbonate de fer, et enfin des corps ressemblant à des pétrifications ; cependant on n'a pu y découvrir, à de rares exceptions près, ni tourmaline, ni topaze, ni spath-fluor, ni apatite. Une de ces exceptions s'est présentée dans les filons d'étain de Chorolque et de Tazna. Dans les premiers, on a trouvé de la tourmaline, et dans les seconds, on assure qu'il y a de l'apatite, mais rarement. La présence du minerai d'étain mélangé avec les sulfures que nous venons de mentionner, ne peut être