Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 10]

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NOTE SUR LE BASSIN HOUILLER DE LA BOUBLE

dans une région assez mal déterminée encore, vu l'absence de données exactes sur le prolongement du gîte de Saint-Éloy au-delà des traçages du puits Tollin. Comme conclusion de toute l'analyse qui précède, on peut dire que les couches de Saint-Éloy définissent un horizon reconnaissable à l'ensemble des caractères communs aux deux coupes reproduites ci-dessus. Quant à la nature du charbon, c'est une houille sèche à longue flamme passant en profondeur à la houille à gaz et susceptible, sans doute, de passer progressivement aux houilles à coke, à mesure qu'on s'éloignera de la bordure Nord pour se rapprocher de la partie centrale de la cuvette primitive. Quelle est maintenant la place occupée par l'horizon de Saint-Élo}' dans la série des étages, et quels sont, en fait, les étages constituant la formation houillère de la Bouble? On ne sait malheureusement rien de précis à cet égard : en effet, si M. Grand'Eury a classé (*) le faisceau de Saint-Éloy dans l'étage des Cordaïtées d'après la composition de sa flore, il n'a donné sur cette flore que des renseignements fort sommaires, et il n'a, jusqu'à présent du moins, rien publié des observations paléobotaniques qui l'ont, parait-il, guidé dans les recherches de laBouble ; il a été dit seulement (**) que l'examen des fossiles végétaux recueillis dans les petites couches affleurant sur divers points de la vallée lui avait fait reconnaître qu'elles correspondaient à un niveau notablement plus élevé que celui de la grande couche de Saint-Éloy et que celle-ci devait, par conséquent, 'être recherchée beaucoup plus bas en profondeur. Il y a donc lieu de penser qu'une (*) GRAND'ECRY, Flore carbonifère du déparlement de la Loire et du Centre de la France, p. 526. (**) ZEILLER, Préface à la Notice sur le Musée géologique des bassins houillers belges [Exposition internationale de Bruxelles de 1897), pp. 11-12.

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étude détaillée de la flore donnerait des renseignements utiles pour la distinction des niveaux ; mais les empreintes recueillies dans ces dernières années sur différents points du bassin, principalement dans la région Sud, ont été trop peu nombreuses pour fournir aucune indication sur l'âge relatif des couches : M. Zeiller, qui les a examinées, n'a reconnu, en effet, parmi elles, que des espèces communes à tous les niveaux, depuis la base du Stéphanien jusque dans le Permien, telles que Pecopteris cyathea, Pec. unita, Aléthopteris Grandini, des Calamités et quelques fragments de tiges de Sigillaires décortiquées. ■On est, en fait, bien loin encore de posséder les documents paléontologiques précis qui seraient indispensables pour qu'on pût caractériser et reconnaître par leur flore les différents étages qui peuvent se succéder dans le bassin. Aussi la classification que nous allons donner se base-t-elle uniquement sur des considérations stratigraphiques. D'après ces considérations, la formation houillère comprendrait trois grands étages, qui seraient, de bas en haut : 1° L'étage de Saint-Éloy ; 2° L'étage des grès fins ; 3° L'étage gréso-schisteux. 1° Étage de Saint-Éloy. — La partie inférieure de cet étage est peu connue encore à Saint-Eloy. Mais, dans les mines du Montet et de Noyant, situées dans un bassin rattachable, comme on l'a dit, à la traînée de Saint-Éloy et où la formation paraît être la même (*), ces assises de base ont une centaine de mètres de puissance. Elles sont essentiellement constituées par des grès schisteux avec un banc de poudingues au contact du granité. Le puits (*) Les renseignements relatifs au bassin de Noyant nous ont été donnés par M. l'Inspecteur général Delafond et proviennent d'un mémoire inédit de M. l'Inspecteur général Mallard. Tome XIX, 1901.

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