Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 193]

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FONÇAGE PAR CONGÉLATION DU PUITS N°

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La formation ferrugineuse s'étend du sud au nord du département de 'Meurthe-et-Moselle presque sans interruption, mais avec des variations très grandes d 'épaisseur et de richesse. D'une façon générale, on peut dire que l'épaisseur do cette formation ferrugineuse augmente progressivement, depuis le sud, où elle atteint au maximum de 2 m ,50 à 3 mètres entre Beuvezin et Aboncourt, jusqu'au nord-est, où elle dépasse 50 mètres. Les couches des terrains empilés par-dessus la formation ferrugineuse suivent cette même loi et croissent en épaisseur du sud au nord. Le banc de marnes micacées, qui recouvre directement cette formation, est à peine indiqué à Beuvezin et à Pulnay ; il a 2 à 4 mètres d 'épaisseur dans la forêt de Haye, 5 mètres d 'épaisseur à Marbache, 12 mètres à Auboué et plus encore en allant vers le nord. Le toit des calcaires à polypiers qui, au sud de Meurthe-et-Moselle, est à une vingtaine de mètres au-dessus de la formation ferrugineuse, se trouve, dans le bassin de Nancy, à 60 mètres en moyenne au-dessus de cette formation, et, à Auboué, à 83 mètres. Dans la partie centrale du département, le gisement est visible aux affleurements, dans les vallées, et se trouve festonné par les sinuosités de ces dernières ; on l'exploite par galeries à flanc de coteaux. Entre Onvillc et Chambley, la formation ferrugineuse cesse d'être apparente en France, et le minerai ne peut plus être exploité que par puits. Enfin, dans la région de Longwy- Villorupt, la formation ferrugineuse affleure dans les vallées; elle est exploitée à Uanc de coteau et même à ciel ouvert. On a expliqué de différentes façons la formation de ce dépôt de fer. La dernière théorie émise et qui parait très vraisemblable est due à M. Villain, Ingénieur au Corps des Mines, qui, ayant remarqué que les dépôts correspondent à des failles, a été amené, à la suite do patient^

DE LA MINE DE FER D'AUIÎOUÉ

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études et de nombreuses observations, à conclure que certaines cassures anciennes, qu'il appelle « failles nourricières », avaient émis des sources ferrugineuses dont le métal s'est accumulé à proximité des lignes d'émission. Les failles de Mont et d'Avril sont celles qui présentent les rejets les plus accentués, et c'est à proximité de ces failles que se trouve le dépôt de minerai de fer le plus important et le plus riche de Meurthe-et-Moselle. On divise assez communément le dépôt de minerai de fer de Meurthe-et-Moselle en quatre bassins : 1° Le bassin de Nancy ; 2" Le bassin de Longwy, ces deux premiers les plus anciennement découverts; 3° Le bassin de l'Orne, découvert en 1882-1883; 4° Enfin, le bassin de Mairy-Landres, dénommé, par M. l'Ingénieur en Chef Rolland, «bassin d'entre Moselle et Meuse », découvert à partir de 1894. Mais on pourrait le diviser plus exactement en deux parties : 1° La partie septentrionale ou bassin de l'arrondissement de Briey, comprenant : Au centre, le gisement le plus épais composé du minerai le meilleur, Mairy, Landres et Orne; Au nord, le bassin de Longwy-Villerupt ; Au sud, le gisement appauvri et inexploitable qui se prolonge en s'amincissant jusqu'à Arnaville. De Pagny-sur-Moselle à Pont-à-Mousson, la formation ferrugineuse n'existe pas le long de la Moselle ; 2° La parlie centrale, ou bassin de Nancy, qui s'étend de' Marbache à Pont-Saint-Vincent avec prolongement aminci et pauvre, inexploitable d'ailleurs, de Marbache à Pont-à-Mousson vers le nord, et prolongement également inexploitable au sud de Vi terne. Fa parti',' méridionale du département avec les affleurements de calcaires ferrugineux et de marnes ferrugi-