Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 140]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

274

CONSTITUTION

CHIMIQUE

DES

FONTES

ET

DES

ACIERS

Il nous a paru intéressant de voir si la trempe modifie l'état de combinaison du soufre dans les aciers. A cet effet, nous avons réalisé l'attaque, par le chlorure de cuivre neutre, d'un acier trempé contenant : Carbone Manganèse.. Soufre

n,{7 0,65 0,18

Le résidu insoluble, lavé avec grand soin, contient la presque totalité du soufre, combiné au cuivre dans la proportion des poids atomiques. Pour 10 grammes d'acier, nous avons trouvé dans le résidu 16 ras ,8 de soufre et 34 mK ,l de cuivre. On peut donc admettre que la trempe ne modifie pas l'état de combinaison du soufre dans les aciers manganésés. Phosphore. ■— En attaquant une fonte phosphoreuse par du chlorure double de cuivre et de potassium absolument neutre, le phosphore reste complètement dans la partie insoluble, sous forme de phosphure de fer, mêlé parfois à une très petite quantité de phosphure de manganèse, en même temps qu'à de la silice, de l'hydroxvde de silicium, du carbone et du sulfure de cuivre. Le faible pouvoir magnétique du phosphure de fer ne permettant pas une séparation rigoureuse à l'aide du barreau aimanté, nous avons dû, pour établir sa formule, comparer et discuter un très grand nombre d'analyses effectuées sur le résidu total laissé par des fontes ou aciers très phosphoreux. Pour effectuer ces analyses, le résidu est attaqué par l'acide azotique bromé; la solution filtrée est divisée en deux parties : dans l'une, on précipite le fer par l'ammoniaque, on redissout le peroxyde à l'aide d'acide sulfurique étendu et on titre à l'aide du permanganate, après

CONSTITUTION

CHIMIQUE

DES

FONTES

ET

DES

ACIERS

275

réduction par le zinc ; dans l'autre, on précipite l'acide phosphorique par le nitromolybdate , après destruction des matières organiques par l'acide chromique. Nous reproduisons, à titre de document, les chiffres obtenus dans trois essais différents : Phosphore Fer

i

H

m

0,0068 0,0360

0,00336 0,0180

0,0030 0,0152

soit pour 100 : Phosphore Fer

i

II

m

15,9 84,1

15,7 84,3

16,5 83,5

Il convient donc d'attribuer au phosphure de fer des fontes et aciers la formule Fe s P, dont la composition théorique est la suivante : Phosphore Fer

15,60 84,40

Léopold Schneider avait déjà obtenu, dans des conditions un peu différentes, un résultat presque identique (*). C'est aussi la formule qu'avaient depuis longtemps trouvée Schrotter, Hvoslef et Percy pour des phosphures de fer préparés au laboratoire. Pour vérifier si ce composé persiste dans les aciers brusquement refroidis, nous avons étudié dans les mêmes conditions un échantillon trempé ' contenant : Carbone Manganèse Phosphore

0,35 1,48 0,37

Dix grammes de cet acier ont fourni un résidu insoluble contenant 33 mg ,2 de phosphore et 165 milligrammes de fer, sans trace de manganèse. (*) Œster. Zeitschrift fur Bev;/ und-Huttenwesen, p.

735; 1886.