Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 138]

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CONSTITUTION CHIMIQUE DES FONTES ET DES ACIERS

celles attirables, où nous avons trouvé : Fer Manganèse.......... Silicium

88,20 7,20 3,95

84,02 9,45 6,44

89,80 2,90 6,50

Ces parcelles, soumises successivement à l'action d'un acide très étendu, puis à celle d'une lessive de potasse et à celle d'un acide très dilué, ont laissé un résidu, qui n'est autre que le siliciure de fer bimétallique Fe-Si, précédemment trouvé dans les ferrosiliciures peu manganésés (*). On peut donc conclure de ces différents essais que les ferrosiliciums contiennent deux combinaisons du fer et du silicium, correspondant aux deux formules FeSi et Fe 2 Si ; ils peuvent aussi, lorsqu'ils sont assez riches en manganèse, comme les silicospiegels, renfermer un siliciure delà forme M 3 Si, dans lequel entre une assez forte proportion de manganèse. Le composé Fe-Si, préparé pour la première fois par Hahn (**), avait été obtenu par M. Moissan au four électrique (***) ; il a été isolé tout dernièrement par M. Lebeau en partant de ferrosiliciums industriels préparés au four électrique et tenant de 10 à 20 p. 100 de silicium (**"), Le siliciure FeSi, déjà obtenu par Frémy et par Hahn (**), a été, depuis nos dernières déterminations, préparé par M. Lebeau (**-***) dans le four électrique, mais en présence de siliciure de cuivre, qui a peut-être eu pour effet de modérer la température de la réaction et de la rapprocher de celle des foyers métallurgiques. Il est à remarquer cependant que les propriétés de ces siliciures ne sont pas absolument identiques des deux (*) Comptes Rendus, CXXVIII, p. 933. Voir les remarques additionnelles, à ia fin de la notice. (**) Annalen der Chemie urid Pharmacie, GXXXI, p. 57 (***) Comptes Rendus, CXX1, p. 021. (****) Comptes Rendus, CXXXI, p. 1583, 8 octobre 1900. (*♦***) Comptes Rendus, CXXVIII, p. 933, 10 avril 1899.

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côtés, ceux du four électrique étant inattaquables aux acides, ceux des hauts-fourneaux s' attaquant, au contraire, assez facilement parles acides chauds, même dilués (*). 5° Nous avons essayé d'isoler des fontes ordinaires les siliciures de fer précédemment décrits; mais nous n'y avons pas réussi. Nous sommes portés à croire que le refroidissement produit- la décomposition du siliciure FeSi, ou bien que ce siliciure constitue avec l'excès de fer une dissolution solide ou mélange homogène. L'absence de siliciure de fer libre dans les aciers paraît établie également par les expériences de M. H. Le Chatelier sur la résistance électrique des aciers(**). Car elles ont montré que cette résistance se trouve accrue proportionnellement à la quantité de silicium, et l'on doit admettre, comme conséquence, que cet élément se trouve dans l'acier à l'état de mélange homogène ou de dissolution solide. Par contre, l'examendes résidus laissés par les fontes ordinaires, désagrégées à l'aide de l'acide sulfurique étendu, à l'abri de l'air, nous a permis de reconnaître l'existence d'une faible quantité d'un siliciure de manganèse, auquel nous attribuons la formule MnSi. Cette formule résulte des proportions relatives de manganèse et de silicium trouvées dans les résidus après séparation des parties légères : abc

Manganèse Silicium

0,108 0,053

0,102 0,047

0,134 0,071

soit pour 100 de résidu : abc

Manganèse Silicium

67,08 32,92

68,45 31,54

65,87 34,62

(*) Dans des ferrosiliciums contenant de 25 à 50 p. 100 de silicium, produits au four électrique par la Société Wilson Aluminium, on a signalé la présence de deux autres siliciures de fer, Fe 3 Si et FeSi 2 , séparables par l'action de l'acide lluorhydrique étendu, qui les attaque inégalement (American Chemical Society, t. XXI, p. 59). (**) Comptes Rendus, 13 juin 1898.