Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 329]

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COMMISSION DU GRISOU

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NOTE SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION

ouvrage intitulé le Grisou (*). La description et l'emploi de la lampe Chesneau, ainsi que les résultats des premiers essais faits dans les houillères, ont été publiés dans deux notes insérées dans les Annales des Mines (**) et dans un rapport présenté par M. Chesneau au II e Congrès international de Chimie appliquée tenu à Paris en 1896(*** ■, contenant les derniers perfectionnements de détail apportés dans l'emploi de cette lampe. Nous rappellerons brièvement le principe de ces appareils. Appareil Le Chatelier à combustion. — Le grisou, même en très faillie proportion dans l'air, est complètement brûlé en quelques secondes, ainsi que l'a établi autrefois M. Coquillion, par un fil métallique porté à l'incandescence au moyen d'un courant électrique. La combustion du formène le transforme en acide carbonique et eau, de telle sorte que, à température et à pression constante, il se produit une diminution de volume double de celui du formène existant dans le mélange (et même triple si l'on absorbe par la potasse l'acide carbonique produit). Dans l'appareil Coquillion, la -teneur en grisou est appréciée par la diminution de volume à pression constante; dans l'appareil Le Chatelier, au contraire, le volume, après combustion, est ramené à sa valeur initiale à température constante, et l'on observé la diminution de pression sur un manomètre à mercure communiquant avec- la chambre k combustion : on a ainsi des résultats susceptibles d'une plus grande précision en pratique que ceux déduits de la mesure d'une variation de volume, et il est facile d'obtenir avec l'appareil (*) II. LE CHATELIER, le Grisou (Encyclopédie des aide-mémoire Léauté). (**) G. CHESNEAU, Note sur un nouvel indicateur de grisou (Ann. des Mines, 1892, 1X° série, t. II, p. 203); — Essais effectués dans les mines avec {indicateur de grisou de G. Chesneau (Ann. des Mines, 1893, IX- série, t. III, p 509;. (***) G. CHESNEAC, t'Analyse de l'air des mines et la recherche du grisou (Comptes rendus du II' Congrès international de Chimie appliquée, Paris, 1896, t. III, p. 423).

Le Chatelier des teneurs exactes à un millième près, en opérant sur un très petit volume d'air, la chambre à combustion n'ayant que 20 centimètres cubes de capacité. Éprouvette Le Chatelier à limite d'inflammabilité. — La proportion d'un gaz combustible nécessaire pour rendre une atmosphère inflammable est rigoureusement déterminée, comme l'a montré l'ingénieur américain Shaw. La quantité de gaz d'éclairage, par exemple, qu'il faut ajouter à de l'air grisouteux pour atteindre la limite d'inflammabilité est évidemment d'autant moindre qu'il renferme déjà plus de grisou, et un calcul simple permet de déterminer la teneur en grisou de cet air, connaissant la limite d'inflammabilité propre au grisou et au gaz d'éclairage employé, ainsi que la quantité de ce dernier qu'il est nécessaire d'ajouter à un volume déterminé de l'air grisouteux pour atteindre sa limite d'inflammabilité. M. Le Chatelier a appliqué ce principe de la façon très simple suivante. Dans une éprouvette disposée de façon à mesurer exactement la quantité de gaz d'éclairage nécessaire pour rendre inflammable un volume total de 200 centimètres cubes d'air grisouteux et du gaz d'éclairage ajouté (l'éprouvette est à cet effet étranglée à son extrémité fermée sur une certaine longueur) , on introduit sur la cuve d'eau un volume déterminé do gaz d'éclairage, {mis l'air à analyser, de façon à parfaire le volume de f K 1 centimètres cubes ; on mélange les gaz par agitation, et l'on renverse l'éprouvette en approchant une allumette enflammée de l'orifice : on vérifie ainsi, suivant que la flamme se propage ou non dans l'éprouvette, si l'on est en-dessus ou en-dessous de la limite d'inflammabilité. On arrive ainsi , en cinq essais au plus, par la méthode connue de la fourchette, k apprécier la teneur en grisou au millième près, plus simplement qu'avec les appareils à combustion et sans aucune installation spéciale de laboratoire. Pour l'analyse des mélanges combustibles, on procède Tome XVII, 1900.

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