Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 319]

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COMMISSION

DU

NOTE

GRISOU

rente du grisou dans l'appareil de la Commission. Plus la température de détonation est basse, moins il y a de chances d'allumer le grisou ; mais, si l'on peut ainsi diminuer considérablement le danger de l'explosion, la sécurité n'est jamais absolue, « en raison de la complexité et du peu de « fixité dos phénomènes qui peuvent se présenter dans la « détonation des explosifs à l'air libre ». Aussi « sera-t-il « toujours prudent d'éviter le tirage des coups de mines, « même chargés avec un des explosifs considérés comme » les plus sûrs, dans un point où le mélange d'air et du « grisou est inflammable (*). « La sécurité est d'autant plus grande que l'explosif <( est mieux et complètement bourré dans le trou de « mine; elle est d'autant plus grande que la masse de « l'explosif est moins considérable (**). » Parmi les mélanges paraissant répondre le mieux aux conditions de basse température de détonation, tout en conservant une force explosive suffisante, la Commission indiquait les mélanges d'azotate d'ammoniaque avec les explosifs suivants : dynamite a" 1 (40 p. 100 au plus), dynamité gomme (30 p. 100 au plus), coton octonitrique (20 p. 100 au plus)', binitrobenzine (10 p. 100 au plus). Les conclusions des rapports de M. Mallard, une fois adoptées par la Commission des substances explosives, firent l'objet, de la part du Président do la Commission du grisou, au point de vue de l'exploitation des mines grisouteuses, d'un rapport au Ministre des Travaux publics en date du 16 novembre 1888, à la suite duquel le Ministre adressa sa circulaire du 19 novembre 1888 (***), signalant à l'attention des exploitants les résultats qui venaient (*)

MALLARO,

Rapport sur l'étude des questions relatives à l'emploi

des explosifs en présence du grisou [Ann. des Mines, p. 281). (**) MALLARD

VIII"

série, t.

XIV,

{Surl'emploi des explosifs dans les mines àgrisou, p.

SUR

LES

TRAVAUX

DE

LA

COMMISSION

d'être obtenus, pour qu'il en fût dès lors tenu compte, sur l'initiative des exploitants intéressés, en attendant <pie les essais pratiques entrepris dans diverses mines fussent terminés et permissent d'arrêter définitivement les bases d'une réglementation officielle. Essais pratiques dans les mines et réglementation du 1" août 1890 sur l'emploi des explosifs dans les mines à grisou. — Dès que les recherches de Sevran-Livry eurent abouti à dos résultats concluants, la Commission des substances explosives et la Commission du grisou se préoccupèrent on effet d'organiser des essais en grand des nouveaux ■explosifs dans les conditions de la pratique courante : ces essais furent entrepris en 1888 et 1889, sous les auspices do la Commission du grisou, aux mines d'Anzin, de Firminy, de Blanzy et de Ronchamp. Ils furent exécutés d'une façon particulièrement continue "et attentive aux mines d'Anzin, sous l'impulsion de son éminent ingénieur en chef, M. François. Les résultats de ces essais pratiques ont été résumés par M. Mallard dans un travail inséré aux Annales desmines avec une note complémentaire sur diverses questions soulevées par l'emploi des nouveaux explosifs (*). Ces résultats, très satisfaisants, amenèrent la Commission du grisou à présenterait Ministre un projet de réglementation pour l'emploi des explosifs, et exclusivement des nouveaux explosifs de sûreté, dans les mines à grisou : ce projet, après avoir été soumis au Conseil général des Mines, a servi de base à la circulaire ministérielle du 1 er août 1890. Cette circulaire, sanctionnant les conclusions de la Commission du grisou, déclare qu'à la suitedès expériences poursuivies sous les auspices de la Commission des substances explosives « on a reconnu la possibilité de procurer

23).

(***) Ce rapport et la circulaire ministérielle ont été insérés au Journa l officiel du 21 novembre 1888.

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(*) Ann. des Mines,

1889 (VIII

E

série, t.

XVI.

p.

15).