Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 292]

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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

Si la faille de Champmarit est réellement une faille de traînage, les contours des affleurements montrent que cette faille est la même que celle de la chapelle SaintLaurent, à Bessèges ; et alors l'analogie des contours sensiblement parallèles montre que la faille de la Cascade, et, par suite, celle de Thérond, pour lesquelles il serait difficile de faire directement une démonstration analogue, doivent être la continuation de la faille de Robiac. Si ces failles étaient restées ce qu'elles sont à Bessèges, c'est-à-dire, comme nous l'avons vu, des failles traînant des terrains plus anciens sur des terrains plus récents, et par conséquent supprimant une partie de la série, il y aurait là une circonstance qui pourrait être fâcheuse et occasionner des mécomptes, dans le cas où ces failles, raplatics en profondeur, viendraient à être rencontrées par les exploitations. Mais on sait que les failles de traînage ne réalisent qu'exceptionnellement cette condition, quand le traînage s'est fait sur des couches plus inclinées que la surface de glissement. D'après les explications précédentes, cette exception doit disparaître quand on s'éloigne du bombement du Rouvergue, et c'est précisément ce qui semble avoir lieu : les deux failles de Champmarit et de la Cascade, considérées comme superposant leur liane sud à leur flanc nord, sont des failles inverses, c'est-à-dire qu'au lieu de supprimer une partie de la série elles en doublent et en répètent une partie ; elles ne pourraient donc, dans ce cas, si elles jouent un rôle, qu'augmenter la richesse du bassin. En n'admettant pas les conclusions précédentes, ou en n'en tenant pas compte dans les évaluations, on no risquerait de pécher que par défaut. Le lambeau de micaschistes de la faille de Champmarit semble encore venir à l'appui de cette hypothèse ; je ne suis pourtant pas sûr qu'elle puisse être admise sans réserve. Il ne faut pas oublier, en effet, que ces failles sont doubles,

BASSIN HOUILLER DU GARD

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qu'elles mettent en évidence en même temps l'effet du charriage et celui du glissement postérieur sur les flancs de l'anticlinal transversal de Portes. Il se peut donc que la. somme des deux effets soit un abaissement relatif du côté sud, sans que, pour cela, la surface de charriage soit une faille inverse. Une circonstance curieuse me porte à croire qu'il en est ainsi : au sud de la faille de Thérond, la couche de ÇhampclausQn, jusqu'à une distance de 300 mètres environ, est mangée sur la moitié de sa hauteur. La ga-

FIG.

20. — Étranglement de la couche Champclauson.

lerie Thérond (fig. 20) a suivi, sur 300 mètres, ce prétendu serrement ou étranglement de la couche, qui, do l'autre côté de la faille, reprend son épaisseur. Il devient maintenant bien vraisemblable que le faux toit de la couche, dans cette partie, est précisément la faille de charriage, la faille de Robiac, qu'on ne s'attendait certes pas à rencontrer sous cette forme ni dans ces parages, et l'on aurait ainsi un exemple tangible des réductions de tonnage que peuvent apporter ces accidents. S'iï en était ainsi, l'affleurement de la faille aurait là une forme singulière ; ramenée de trois côtés au jour, soit par son relèvement propre, soit parle jeu de la faille Thérond (considérée comme une faille d'affaissement), elle se réduit à une branche isolée, qui s'arrête, il ses deux extrémités, contre la faille Thérond, et dont l'affleurement forme ainsi une boucle fermée, tronquée par la faille. A cette boucle, une autre boucle doit faire face, à