Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 285]

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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

M. Grand'Eury dit (p. 179) : « Les couches deTrémontet de la Romaine, par leurs Alethopteris Grandini, Pecopteris et Cordaïtes, paraissent aussi pouvoir représenter la partie supérieure do l'étage de Bessèges, entre des poudingues qui expliquent le peu d'importance de ces couches. » Il n'y a rien dans la dore de Trémont qui s'oppose au rapprochement proposé ici, entre ces couches et les couches des Ouïes. L'âge en tout cas relativement récent de ces couches de Trémont contredit l'argument que M. Grand'Eurj- a tiré du petit affleurement du pont de Feljas et du bassin du .Crouzoule pour assimiler Pradel au Feljas. L'affleurement du pont du Feljas se poursuit, comme je l'ai dit, auprès du ruisseau de Cessons, le long d'un filon de baryte, et c 'est ainsi des couches de Trémont qu'il vient le plus se rapprocher. Or M. Grand'Eury est forcé de mettre ces couches bien au-dessus du Feljas, au niveau même qu'il attribue aux couches du sondage Ricard. La conclusion à en tirer c'est que, malgré le rapprochement des deux affleurements, le bord ouest du Rouvergue constitue entre eux une véritable barrière. Je considère donc comme certain que les couches de Broussous et du Pradel ne représentent pas Grand'Bamne, comme on le croyait à la Grand'Combe, qu'elles ne sont pas de l'âge du Feljas, comme l'a cru M. Grand'Eury, mais qu'elles sont la réapparition au jour des couches du sondage Ricard et du puits des Ouïes, dont la continuité sur une large surface se trouve ainsi démontrée. Ces couches doivent exister sous toute la montagne SainteBarbe, et nous étudierons tout à l'heure les modifications qu'on peut prévoir pour leur puissance. Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que la solution à laquelle je suis arrivé écarte toute chance de réapparition de Grand'Baume sous la montagne SainteBarbe, Il est très probable que le dressant de Grand'Baume

BASSfN HOUILLER DU GARD

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est dû au retroussement de la couche sous l'influence du charriage; le dressant est donc fait avec la houille qui se trouvait sous remplacement actuel de Sainte-Barbe, et qui, par conséquent, n'y est plus. Cette conclusion me semble aussi certaine que toutes celles qui précèdent. Continuation au sud-est de la faille du col Malpertus. —

Il reste maintenant k suivre plus- loin l'accident du col Malpertus, c 'est-à-dire l'affleurement do la surface de charriage, au-delà de la ligne où nous l'avons vu séparer les couches du Pradel et les couches de la montagne Sainte-Barbe. J'ai dit qu'en face du Pradel cet affleurement coïncidait en apparence avec une faille d'affaissement postérieure, la faille des Ouïes, soit que cette faille ait lit emprunté l'ancienne surface du glissement, soit qu'elle la rejette conformément au croquis de la fig. 16 (p. 548), en supprimant son affleurement. En tout cas, les deux failles se séparent au sud, la faille des Ouïes se dirigeant vers le puits des Ouïes, et la faille de charriage continuant nécessairement à séparer les deux systèmes du Pradel èt de Sainte-Barbe. Or le système du Pradel va se coincer contre les micaschistes; il en résulte par conséquent que la faille va aussi toucher les micaschistes, les séparant, tout autour' de la pointe du Rouvergue, du système de Sainte-Barbe. La surface de charriage, au-dessus du Rouvergue, a ainsi raboté son substratum jusqu'aux micaschistes. A la pointe du Rouvergue, reparait la brèche de base; il m'a paru qu'elle était intimement liée aux micaschistes et formée des débris des micaschistes voisins, dé manière à ne pas permettre l'hypothèse d'une grande faille entre les deux. La faille doit donc passer entre la brèche et la couche Sans-Nom; par les affleurements en effet et parles travaux souterrains, on sait avec certitude que la couche Sans-Nom s'étend d'une manière continue tout, autour de