Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 261]

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ÉTDDES

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classerait un peu plus haut, en les rapprochant des couches supérieures de Lalle ; il y a donc là encore une confirmation. Il est intéressant d'ailleurs do rappeler que M. Zciller, dès 1881, avait déclaré, malgré l'insuffisance des matériaux dont il disposait, que les couches de SaintJean lui paraissaient nettement inférieures ii celles do Champclauson, et contemporaines plutôt de celles de la Grand'Combe, sinon do colles do Sainte-Barbe (*). L'examen comparé des flores do Fontanes et de Rochebelle viendra encore à l'appui îles conclusions précédentes. Cependant elles sont loin d'être généralement admises. Le grand travers-bancs de Robiac a permis de relever une coupe complète entre Bessèges et Molières; cette coupe (Pl. IX, fig. 3) montre toutes les couches pendant uniformément à l'est : l'étage stérile succédant à Bessèges, Gagnières à l'étage stérile, et Molières à Gagnières, sans trace visible de grand accident. Il est certain que tout se présente comme si Molières et Saint-Jean constituaient le faisceau le plus élevé. Telle est la contradiction flagrante entre la stratigraphie et la paléontologie végétale, dont je parlais au début, et dont les conséquences ne vont à rien moins qu'à mettre en doute la valeur des flores comme élément de classement dans le bassin du Gard. Jo me contente ici de constater cette contradiction apparente ; on verra plus loin les raisons de croire qu'il existe entre Gagnières et Molières un grand accident, que, dans la galerie, on n'aurait pas rencontré ou pas aperçu. Allure des couches à l'est du Eouvergue. — Les couches à l'est du Rouvergue sont plissées et taillées ; M. Grand' Eury, malgré les interruptions et les longs intervalles des travaux de mines, malgré les difficultés d'observation (*) Bull. Soc. Géol. F/'., t. XIX, p. 681 .

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des affleurements, est arrivé à montrer la continuité de grands accidents, qui se poursuivent tout le long du Rouvergue, et donnent un caractère remarquablement uniforme aux diverses coupes que l'on pont prendre normalement à la bordure. Le type général est dû à la succession de synclinaux très aigus et renversés, interrompus par des failles qui rabaissent les couches à l'est ; toutes les failles, coupant en biseau les filets des couches relevées, se produisent dans le liane renversé du synclinal ; elles tiennent la place du pli anticlinal qui devait les séparer, qui n'existe pas, ou qui a disparu. Une description plus détaillée de la coupe la mieux connue, celle de Bessèges, fera mieux comprendre cette structure singulière. Sur la Coupe (Pl. XI, fig. 4), empruntée a M. Grand'Eury (pl. I, fig. 2), on voit une première cuvette, contenant sous la chapelle Saint-Laurent toutes les couches du faisceau de Bessèges, et toutes ces couches, ■ à partir de Saint-Auguste, venant s'arrêter ou s'effiler contre un plan d'étirenient ou contre une faille inverse. Ce mot de faille inverse, employé sur la figure, semblerait indiquer que les couches de l'est sont remontées suivant ce plan; c'est le contraire qui a lieu. Pour retrouver Saint-Auguste de l'autre côté de la faille, il faut descendre de 350 mètres. Puis la série récurrente des couches, inclinée à l'est, est arrêtée par une cassure, plus franche et plus nette, qui les rejette à une grande profondeur; c'est la faille de Robiac, bien marquée au jour par la dénivellation qu'elle produit dans les couches du Trias. La nouvelle faille ne semble pas là présenter le mémo caractère que la première, en ce qu'elle ne tronque pas, comme elle, une cuvette synclinale; mais, si on la suit, vers le sud, on voit, en face de Feljas et deTrélys, cette seconde cuvette se dessiner à l'est de la première, et la faille alors interrompre son bord oriental. « La faille de Robiac met souterrainement face à face, r