Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 120]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

234

NOTES SUR LA COLOMBIE BRITANNIQUE NOTES SUR LA COLOMBIE BRITANNIQUE

Depuis que la construction de la ligne du Crow Nest pass a été décidée, une Compagnie s'est formée pour l'exploitation des gisements houillers existant en cet endroit, qui pourront, espère-t-on, alimenter non seulement le chemin de fer, mais aussi les fonderies (smelters) du Kootenay. Jusqu'à présent il n'a été fait que de simples travaux de préparation.

II. — LES MINES MÉTALLIQUES. I. — Le district du Cariboo.

Le Cariboo est le plus ancien des districts aurifères de la Colombie britannique et, quoiqu'il soit bien déchu aujourd'hui, c'est encore de là qu'est sortie la plus grande partie de l'or extrait dans la Province. La chaîne du Cariboo, constituée par des schistes paléozoïques plus ou moins métamorphisés, représente le prolongement au nord de la Columbia du soulèvement des Selkirk. La hauteur moyenne de la chaîne n'excède pas 2.000 mètres. L'érosion en a d'ailleurs adouci les reliefs, et les sommets se présentent sous forme de dômes aplatis s'alignant suivant une même orientation S.-E. N.-W. De part et d'autre de la chaîne, la vallée de la rivière Quesnelle d'une part, celle de la rivière et du lac de l'Ours (Bear lake) de l'autre, se trouvent respectivement à des altitudes moyennes de 800 et 1.100 mètres. La chaîne paléozoïque se trouve, en outre, coupée par deux importantes dépressions : celle du lac Cariboo au Nord, celle du lac Quesnelle au Sud. Ces deux dépressions sont, en grande partie, occupées par des terrains secondaires, les mêmes qu'on retrouve sur la rive gauche de la rivière Quesnelle. De l'autre côté de l'anticlinal de paléozoïque ancien de

235

la Cariboo rouge, sur la rive droite de la Bear river, on voit affluer, au contraire, le carbonifère. C'est en 1858, que des mineurs, venant de Californie où les fortunes ne s'édifiaient plus assez rapidement à leur gré, découvrirent les riches gisements de Williams creek, * dans la région de Barkerville. Cette découverte fit un bruit considérable dans le monde des mineurs, et il se produisit, vers la Colombie britannique, un « rush » analogue à celui qui se produit actuellement vers le Klondyke. Pendant quelques années les camps miniers du Cariboo jouirent d'une prospérité considérable ; en 1863, la production de l'or dépasse 3.913.000 dollars (plus de 20 millions de francs), pour tout l'ensemble de la Colombie, il est vrai, mais il n'y a alors, en dehors des environs de Barkerville, que des exploitations peu importantes. En 1868, la production est encore de 3.372.000$; en 1869, elle tombe brusquement à 1.774.978$. Pendant les années qui suivent la descente s'accentue, à part une légère reprise en 1875 (production 2.474.000 $), et, en 1893, tous les placers de la Colombie britannique réunis ne produisent plus que 356.000 $. Il n'y a plus alors comme mineurs dans le Cariboo que des Chinois, dont beaucoup trayaillent pour leur propre compte en se contentant d'un gain très faible. Depuis ces dernières années le Cariboo paraît devoir redevenir à la mode, et beaucoup de bruit se fait autour de lui ; ce vieux district profite par contre-coup des découvertes faites dans le Sud de la Colombie britannique, dans la région du Kootenay ; d'autre part, l'accroissement des facilités de transport résultant de l'achèvement du Canadian Pacific railway et de la route carrossable d'Ashcroft à Barkerville doit être aussi pour quelque chose dans cette vogue. Il ne faudrait d'ailleurs pas exagérer ces facilités de transport : si les diligences qui font le service postal ne mettent que quatre jours pour franchir les 550 kilo-