Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 87]

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LA VENTILATION DES TUNNELS

ment des conclusions suivantes, que nous extrayons du rapport présenté par M. l'Inspecteur général des Mines Vicaire, le 29 juin 1897, au nom d'une Commission désignée par le Comité de l'Exploitation technique des chemins de fer, qui les a adoptées : 1° « Le procédé proposé par M. l'ingénieur Marc Sac« cardo est ingénieux et rationnel; il semble mériter « d'être pris en très sérieuse considération partout où le « problème de la ventilation des souterrains de chemins « de fer se pose avec une certaine gravité; mais on ne <( saurait se prononcer définitivement sur sa valeur pra« tique, tant qu'il n'aura pas reçu la sanction d'une appli-, <( cation durable sur une ligne en exploitation. 2° « Les expériences de la Commission italienne préce sentent un intérêt considérable. Non seulement elles <( fournissent une étude complète de l'appareil Saccardo ; « mais elles ont conduit à des résultats importants et « nouveaux, applicables au problème de la ventilation des « souterrains de chemins de fer par quelque procédé que « ce soit... « Il serait à désirer que cette étude fût portée, au « moins dans ses parties essentielles, à la connaissance « du public français, par une adaptation convenable des « documents italiens. » C'est pour répondre au désir exprimé dans le dernier alinéa de ces conclusions que nous avons écrit la présente note. Des essais en cours d'exécution à la Compagnie des Mines de Blanzy, à qui le procédé a été signalé par M. l'Inspecteur général Vicaire, pourront, en outre, motiver de notre part une étude spéciale, surtout s'ils fournissent des résultats assez probants pour permettre d'envisager l'extension du système Saccardo à certains cas particuliers de l'exploitation des mines. Enfin, ayant été chargé par l'Administration de visiter les récentes installations d'aérage du tunnel du Saint-Gothard, nous termi-

ET LE SYSTÈME SACCARDO

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nerons par quelques renseignements sur les résultats des essais dont elles ont été l'objet, en juillet 1899. Dans le système Saccardo, un ventilateur est mis en communication avec le tunnel par une buse annulaire au moyen de laquelle l'air insufflé par le ventilateur provoque l'entraînement de l'air ambiant. L'appareil peut fonctionner comme appareil d'entraînement, et, dans ce cas, il est placé en un point quelconque du tunnel, où il détermine un courant de sens unique d'un bout à l'autre ; on peut aussi l'installer à l'orifice d'entrée, le régler de manière à n'avoir ni aspiration ni refoulement sensibles par cet orifice, et lui faire ainsi jouer le rôle, très suffisant dans bien des cas, d'un véritable obturateur pneumatique. L'idée de composer des injecteurs à l'aide d'un ventilateur n'est pas nouvelle. En 1891, la Maison Geneste-Herscher tentait de démontrer que ce procédé pouvait être avan-. tageusement appliqué au tirage forcé des cheminées sur les navires. Le transformateur de pression Prat, qui a fait l'objet, dans ces dernières années, de plusieurs installations industrielles en vue d'éviter la construction de cheminées trop importantes, est un éjecteur où les gaz du foyer sont entraînés par l'air que souffle un ventilateur dans une couronne annulaire. Mais l'adaptation en grand de ce procédé à l'aérage des tunnels paraît avoir été réalisée pour la première fois par M. Saccardo, dans le tunnel dit de l'Apennin, sur la ligne de Bologne à Pistoie. Ce tunnel a une longueur de 2.727 mètres en rampe continue de 24 mm ,4 par mètre, en ligne droite, à l'exception d'une courbe de 500 mètres de rayon, qui occupe un développement de 400 mètres à partir de la tête d'amont. Il est à voie unique, d'une section de 23 m2 ,08, avec un périmètre de 18 m ,50. Il est au centre d'un massif montagneux, près d'un faite où des vents violents annulent souvent le courant d'air naturel. Les trains lourds montants y font une forte comsommation de combustible, et,