Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 223]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

'exclusivement aux creusets d'argile ; la charge d'un

dages, les bandages, les tôles, les pièces de forge et les

'creuset est généralement de 25 kilogrammes. Les fours 'à cémenter n'ont subi aucun perfectionnement depuis l'origine : àllnieux, au Chambon, à Assailly, à la Bérardière, ils ont conservé la forme extérieure caractéristique qu'affectaient les appareils métallurgiques au siècle dernier. Outre les produits destinés à la fusion au creuset, ils servent aussi à la fabrication des aciers durs corroyés qui sont encore demandés dans le commerce.

moulages d'acier. La capacité des fours varie de 10 à 40 tonnes ; .les installations les plus puissantes sont à l'usine de SaintChamond, qui possède quatre fours de 40 tonnes et trois de 15 tonnes, et chez MM. Marrel, dont l'aciérie, terminée seulement en 1888, est Munie de quatre fours de 35 tonnes. Des ponts roulants:- de .150 à .160 tonnes permettent la manoeuvre 'facile des lingots obtenus dont le poids dépasse souvent 100 tonnes. Le four Pernot est en usage pendant quelque temps à Saint-Étienne et à Saint-Chamond; celui de Saint-Étienne, installé en 1881 à la place d'un atelier Bessemer, est .à son tour remplacé en 1892 par un four Martin-Siemens à sole fixe. Sauf aux usines de Firminy, de Saint-Chamond et de Terrenoire, l'installation des fours Martin est d'ailleurs assez récente ; ce n'est qu'en 1875 que la maison Marre', restée jusque-là tributaire des aciéries voisines pofir ses approvisionnements de lingots, installe un pre-

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L'augmentation relative dans la proL'acier Martin. duction de l'acier Martin est moins rapide que dans Pin-

. dustrie de l'acier au creuset, mais certaines usines, malgré une réduction dans leur tonnage, voient leur chiffre d'affaires notablement augmenter. En 1885, on produit encore 6.000 tonnes de rails avec des lingots Martin; mais c'est là une fabrication qui disparaît bientôt et qu'on ne retrouve plus ensuite qu'accidentellement. Les fabrications spéciales augmentent cependant dans une proportion telle qu'il n'y a pas diminution dans la production totale accusée. Toutes les grandes usines de la Loire produisent l'acier .

fondu Martin, soit sur sole acide, soit sur sole basique, par le procédé aux riblons. Les matières premières pour le matériel de guerre sont toujours des fontes et des fers de première qualité, fontes de Suède, de Givors, de Chasse, de Firminy, de l'Ardèche, du Boileau. Les riblons, pour les produits soignés, sont des déchets d'usine de composition bien connue, des fers puddlés spéCialement produits

pour cet usage. On obtient toutes les variétés d'acier.

depuis les aciers extra-doux présentant une résistance de 35 à 40 kilogrammes avec un allongement de 30 à 35 p. 100, jusqu'aux aciers extra-durs, dont la résistance atteint 90 et 100 kilogrammes avec un allongement de 5 à 10 p. 100. Les principales fabrications sont les blin-

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mier four Martin ; de la même époque date le premier

four des aciéries Claudinon, au Chambon, et, aux Aciéries de Saint-Étienne, le premier four Martin est mis en feu' seulement en 1885.

Les installations de coulée ne sont pas conçues principalement en vue d'une- production intensive et économique; o11 se propose avant tout de couler les lingots de -tolites dimensions et de tous poids qu'exigent les fabrications spéciales, et surtout la fabrication du matériel de guerre. La coulée directe au four dans les lingotières, la coulée à la pique, est cependant encore en usage dans de rares ateliers, mais presque partout on coule préalablement en poches que manoeuvrent des grues ou des ponts roulants. Toutes les usines possèdent de grandes fosses de coulée 1esservies généralement par des ponts roulants ; on peut

ainsi rassembler le métal produit par deux, trois ou