Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 214]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

420

L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

421

40 p. '100; bien que leur volume soit inférieur à 100 métres

cubes, leur production atteint 50 tonnes par vingt-quatre heures, dans la marche en fonte d'affinage. Tandis qu'a Terrenoire on a substitué aux appareils en fonte à chauffer le vent des appareils Siemens-Cowper, on a adopté pour le haut-fourneau de Firminy, installé en 1873, des appareils Whitwell. Les usines de Saint-Chamond, de Terrenoire, de Firminy, fabriquent.- les rails, les cornières, les profilés ; les Aciéries de Saint-Étienne, les Établissements Marrel font les tôles de fer et les blindages ; les tôles d'acier sortent de Saint-Chamond et de Terrenoire, et cette dernière usine fabrique déjà couramment les pièces en acier moulé.

Les trains de Saint-Chamond, de Saint-Étienne et de Firminy permettent d'obtenir des bandages d'acier puddlé ou d'acier fondu, ainsi que ces frettes de canon qui ont été, pour la première fois, obtenues dans la Loire, et déjà, en 1878, le nombre des bandages livrés par Saint-Chamond depuis 1851 dépasse 900.000. A côté des fabrications à gros tonnage, les fabrications spéciales prennent aussi un rapide développement. Les ressorts, les essieux montés, les arbres droits et coudés, les pièces forgées de toutes sortes constituent des débou-

.

chés pour les métaux d'excellente qualité qu'élaborent toutes les usines de la région. La fabrication des canons, celle des blindages, sont déjà très importantes à SaintChamond, à Rive-de-Gier ; elles vont se développer bien davantage avec les énormes outils qu'on vient d'installer ou qui sont encore en construction. Déjà, en 1878, SaintCha moud produit des lingots d'acier de 40 tonnes pour canons de 34. centimètres ; la même usine produit couramment des blindages d'acier de 4m,20 de long sur 1m,42

de large et 0m,557 d'épaisseur dont le poids dépasse 26 tonnes ; elle livre également à la Marine des blindages à section trapézoïdale de plus de 25 tonnes.

V PÉRIODE' DE 1880 A L'ÉPOQUE ACTUELLE.

Crise de 1880.

Les nouvelles fabrications. Ce développement si remarquable de l'industrie métallurgique

dans la Loire, dans la période de 1860 à 1880, subit un temps 'd'arrêt après l'Exposition de 1878. La série d'années

prospères que viennent de traverser les forges et les

aciéries du Centre de la France a naturellement amené

les industriels à créer de nouvelles usines pour répondre aux demandes que les anciennes semblent insuffisantes à satisfaire ; au voisinage de la mer, à Isbergues, à Denain, 4)n a bâti de grandes usines à acier, qui, alimentées par des minerais de Bilbao, produisent des aciers Bessemer dans des conditions économiques beaucoup plus favorables

que celles qui règlent le prix de revient dans la région

de Saint-Étienne. De plus, la fabrication des rails en acier a domie-aux Compagnies de Chemins de fer un élément qui est alors pour ainsi dire inusable ; loin de s'accroître, comme dans les années précédentes, les quantités de rails demandés annuellement à l'industrie métallurgique se réduisent dé plus en plus et sont insuffisantes pour les .nouveaux convertisseurs récemment installés. Les usines de. la Loire, on le prix de revient des minerais de Mokta dépasse de beaucoup celui des minerais de Bilbao importés dans le Nord, sont surtout atteintes par la baisse des prix qui' résulte de la diminution de la demande. Atténuée d'abord

de 1881 à 1883, par les nombreuses commandes qui résultent du programme des grands travaux qu'on se propose d'exécuter, la crise s'accentue de plus en plus par suite des offres qu'apporte sur le marché la surproduction résultant de l'établissement des nouvelles usines et de l'agrandisSement des anciennes.' Tome XV, 1899.

28