Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 125]

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RAPPORT A LA COMMISSION DU- GRISOU

SUR LA DÉTONATION DES GRISOUNITES FAVIER

sautes à partir de Ogr,25, il a fait une série d'essais préliminaires, afin de fixer, pour chaque poudre, la charge limite 'de fillminate au-dessous de laquelle la détonation cesse de se produire. Dans cette recherche, qui s'est faite par tâtonnements, l'auteur s'est servi d'un tube en fer, de 30 millimètres de diamètre et 0rn,50 de longueur, figurant un trou de mine. On introduisait la charge au fond du tube, on bourrait. énergiquement, et l'on faisait détoner l'amorce de fuhninate soit à la mèche, soit à l'électricité. Plus de 130 essai.; ont été effectués, et « aucun de ces essais n'a donn(' d'explosion tardive, bien que tous ceux qui ont donné des ratés oti des .détonationS incomplètes se soient trouvés dans les conditions voulues pour produire la décomposition lente ». Des essais définitifs ont été faits, avec bourrage nul ou léger, soit avec des 'cartouches à l'air libre, soit avec des charges recouvertes d'une - Couche de sable, soit dans des tubes en fer Sans aucun bourrage. D'autres essais ont été faits, sous bourrage énergique, dans des tubes fermés suivant mi dispositif similaire de celui qui a *été réalisé, dans les expériences d'Esquerdes. Dans tous 'ces essais, fort nombreux, on a employé comme excitateurs soit les de amorces fulminantes limites, soit de petites charges poudre noire ou de coton-poudre. Dans quelques-unes de tes expériences, le tube était préalablement échauffé par la flamme de l'alcool contenu dans un petit réservoir circulaire extérieur; enfin, pour se rapprocher des conditions de la mine, l'auteur a imaginé d'entourer complètement la cartouche, dans l'intérieur du tube, d'une garniture de charbon comprimé, en bourrant en outre avec du charbon pulvérulent. Il a obtenu, dans ces conditions variées, des ratés, des détonations complètes ou partielles, mais jamais de détonation tardive. L'auteur signale Seulement que, dans quelques cas, il

semble qu'il y ait eu un commencement de décomposition fusante ; mais celle-ci, ajoute-t-il, « ne s'est jamais trans-formée en décomposition explosive, bien que les ,conditions dans lesquelles le commencement de combustion de ces

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cartouches S'est produit aient été des plus favorables.à la transformation de la décomposition lente en phénomène explosif ».

En résumé, il résulte de cet exposé que de nombreuses expériences ont été faites, -dans les conditions les plus variées, sans que jamais aucun phénomène se soit produit en imitation d'explosions tardives et sans qu'aucune confirmation ait été apportée à l'hypothèse. -proposée pour en fournir l'explication. Il semble que l'on puisse en conclure, avec une probabilité voisine de la certitude, que le fonctionnement explosif des grisounites ne présente aucune irconstance appréciable qui conduise à en interdire ou restreindre l'emploi. Il conviendrait toutefois de rappeler aux exploitants que les ouvriers chargés de mettre- en oeuvre les grisounites

oivent, dès qu'ils ont 'quelque indice d'une explosion incomplète, laisser s'écouler quelques minutes avant de visiter le trou et rester abrités pendant ce temps.. 18 janvier 1899. E. SARRAU.

_Idopté par la Commission du grisou dans sa séance du 18 jan-

vier 1899.

Le Secrétaire, L. CIIESNEAU.

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Le Président,'

RATON DE LA GOUPILLIÉRE

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