Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 12]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

16 MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES

Analyses de 1896.. - Vers la fin de 1896, M. Roger Manescau, de Pau, en essayant de faire brûler les matières extraites de Roc. Manaudas, fut frappé de la quantité considérable de cendres blanches que laissait la calcination de ces matières. Il eut l'idée, les cendres étant fréquemment employées comme amendement, de faire analyser les matières provenant de Roc Manaudas par le

MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES 17

J'ai expliqué, au début de ce travail, comment j'avais pu, en partant de ces données premières, reconnaître la véritable formation des phosphates de la vallée d'Accons.

Généralisant ensuite mes conclusions, j'ai recherché et découvert, pendant le second semestre de l'année 1898,

la couche de phosphates noirs sur toute l'étendue des Pyrénées.

laboratoire agricole de Lembeye, ainsi que par M. Aubin,

chimiste des Agriculteurs de France, pour se rendre compte de leur valeur comme. engrais ; ces chimistes n'eurent pas de peine à reconnaître la véritable nature du soi-disant anthracite du Roc Manaudas. Jusqu'en 1898 on s'est borné à extraire du Roc Manaudas et à broyer grossièrement quelques tonnes de phosphates destinées aux essais culturaux dans la région. Bien

qu'exécutés dans des conditions tout à fait primitives, tenant au manque de chemin d'accès, ces essais ont permis de se rendre compte de la valeur comme engrais des phosphates noirs des Pyrénées, par emploi direct. J'y reviendrai plus loin d'une façon plus détaillée.

Telle était la situation lorsque j'ai visité les lieux pour la première Premières prospections de la couche.

Phosphates du Tennessee. - Il me paraît intéressant, avant de terminer ce résumé historique, de dire quelques mots des phosphates du Tennessee, dont la découverte, toute récente, offre des analogies frappantes avec celle qui fait l'objet de ce travail. Il est d'autant plus intéressant de présenter ces parallèles que la connaissance que je possédais du mode de

gisement, de la nature et de l'aspect du phosphate en roche et des nodules du Tennessee, a été, comme je l'ai dit dans mon Introduction, la raison déterminante de mon premier voyage de prospection dans les Pyrénées. En outre, la découverte des phosphates du Tennessee est venue combler la lacune que je signalais au début de ne paragraphe. Ces phosphates appartiennent, d'une

manière indubitable, au terrain dévonien supérieur ou, tout au moins, aux schistes de passage entre le dévonien supérieur et le carbonifère. C'est exactement le

fois, le 9 Mai 1898. Les propriétaires, comme je l'ai dit plus haut, n'avaient aucune notion sur les conditions géologiques de leur gisement. Ils en connaissaient seulement la nature. Aux termes d'une notice publiée par l'un d'entre eux, M. Ernest Lavigne les phosphates du Roc Manau-

même niveau que j'ai reconnu et vérifié par de nombreuses coupes pour la couche de phosphate noir des

das appartenaient à la formation crétacée inférieure. Les nodules, qui sont assez rares d'ailleurs dans la région du Roc Manaudas, n'étaient pas signalés à cette

Il y a donc là une concordance qu'il importe de bien mettre en lumière, car elle est de nature à provoquer de nouvelles recherches sur d'autres régions dans lesquelles on a négligé jusqu'ici d'étudier, au point de vue de leur

époque. (*) Phosphates béarnais de la vallée d'Accons, par 24 Mars 1898. Oloron, Imprimerie Lample.

E.

LAVIG.NE,

Pyrénées.

teneur en acide phosphorique, les formations dévoniennes supérieures ou post-dévoniennes. Au point de vue industriel, il suffit, pour se rendre Tome XV, 1899.

2