Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 132]

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ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX 252 Les éprouvettes se sont allongées régulièrement ; aucun

arrêt de la colonne de mercure n'a permis d'observer la limite élastique. Les ateliers de Puteaux,. qui ont reçu un échantillon de ce métal, ont trouvé une limite élastique de 58 kilogrammes.

On voit que ce métal ne prend pas du tout la trempe. Il manque, comme l'acier N.1, de dureté minéralogique ; en outre, il est très difficile à travailler.

L'augmentation de la teneur en carbone n'ayant pa s permis d'obtenir, pour l'acier à 25 p. 100 de nickel, la dureté minéralogique voulue, l'usine a étudié l'influence sur l'alliage de l'addition de certains métaux. On a commencé par ajouter environ 0,5 p. 100 de chrome, et l'on a coulé au creuset un lingot NC2 présentant la composition ci-après : Carbone Silicium Soufre Phosphore Manganèse Chrome Nickel

0,455 0,385 0,034 0,029 0,440 0,413 24,150

Ce métal se forge bien, surtout si l'on commence l'opération à une température modérée. Les essais de traction

prélevés sur des ronds de 16 millimètres laminés ont donné pour une barrette une charge à la rupture de 77kg,0 %avec un allongement de 52 p. 100 et, pour l'autre,

une charge à la rupture de 82 kilogrammes avec un, allongement de 37 p. 100; mais cette dernière barrette était probablement mal recuite. Une troisième barrette a été allongée de 30 millimètres, puis recuite, allongée de nouveau de 30 millimètres, et ainsi de suite ; cassée au 108 recuit, elle a encore donné 42 p. 100 d'allongement, ce qui a conduit à un allongement total à froid de 342 millimètres, soit 242 p. 100.

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On a coulé ensuite un second lingot qui présentait sensiblement la même composition ; toutefois la teneur en

chrome avait été portée de 0,413 à 0,50 p. 100. Les essais de traction après recuit ont accusé une charge de rupture de 78"g,4 avec un allongement de 44 p. 100; mais l'éprouvette a cassé au repère. Un barreau de choc des dimensions habituelles (30.' X 30.1m de section et 200 millimètres de longueur)

a été essayé au mouton de 18 kilogrammes, et l'on retournait le barreau après chaque coup de mouton. Le barreau

a supporté, avant de se rompre, quinze coups à une hauteur de chute de 2'1,75 et quatre-vingts coups à une hauteur de chute de 3 mètres. Ce métal est remarquablement tenace et, même entaillé profondément, ne se laisse casser qu'avec les plus grandes difficultés ; mais il se travaille très difficilement à l'outil

et manque tout autant que le N.1 de dureté minéralogique.

L'insuffisance des résultats obtenus a conduit l'usine d'Imphy à recourir à une addition de tungstène, et elle a coulé un lingot NW1, dont l'analyse a donné les résultats suivants Carbone Silicium Soufre Phosphore Manganèse Nickel

timgstène

11,566

0,232 0,029 0,120 0,500 24,820 2,05

Ce métal se forge bien ; les épreuves de traction sur barrettes, découpées dans des ronds laminés de 16 millimètres de diamètre, ont donné les résultats suivants :