Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 44]

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LE BASSIN CRTAC

DE FUVEAU

qu'an-dessus du paquet du Botissu et au Blanc-Misseron, la surface des terrains primaires dessine une saillie qui, contrairement à la règle ordinaire, ne concorde avec aucun anticlinal des terrains anciens; cette croupe, ai-je dit, semble marquer la place

LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEKIJ

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j 'ai déjà remarqué (*)

d'une longue traînée de roches anciennes superposées aux parties les plus profondes du synclinal houiller. En d'autres ternies., cette croupe serait un reste de la saillie superficielle qui primitivement, comme aujourd'hui à l'Étoile, correspondait au fond ou au bord d'un synclinal.

De même que, si l'on conçoit une nouvelle nappe de dépôts s'étendant sur la Provence nivelée, il est naturel de supposer que les actions de nivellement, abrasion ou dénudatien, n'auront pas complètement ramené la chaîne

de l'Étoile au niveau commun, et que sa place restera indiquée' par Une saillie du fond de la nouvelle mer.

La croupe du Blanc-Misseron se continue au sud du bassin bouiller; et elle va rejoindre au sud du Pas-deCalais la croupe beaucoup plus accentuée et même probablement 'faillée au nord, que forme la surface des terrains anciens sous .les collines de l'Atteis. On est. donc amené à voir dans ces collines l'homologue exact de la chaîne de l'Étoile, à supposer, par conséquent, que c'est au pied nord de ces collines, peut-être à l'aplomb même de la faille des merts-terrains, que se produit une brusque

plongée de la faille de Charriage. On arriverait ainsi à cette 'conclusion intéressante : que la faible -pente 'cons-

tatée par les nouVeaux travaux de recherehe (de 11 à 25°) se continuera à peu près jusqu'à la ligne RebreuveGivenchy, pour faire place, là, à un plongement rapide et à un brusque abaissement.

(*) Études sur le ,bassin houiller du Nord, p. '10.

Résumé et Conclusions. J'espère avoir atteint lé but de ce mémoire et avoir mis hors de doute la remarquable analogie de structure qui existe entre la bordure du bassin crétacé de Ftiveaù et celle du bassin houiller franco-belge. j'espère aussi avoir montré que cette analogie, poursuivie jusque dans les détails, et si étonnante au premier abord, n'est que la conséquence naturelle du grand phénomène de charriage, qui, aux époques les plus anciennes comme aux plus récentes, a accompagné et probablement précédé la formation des grandes chaînes européennes. Je crois utile, en terminant, de résumer sommairement les faits principaux d'observation et les conséquences qui en découlent. Sur le bord du bassin de Fuveau, composé de couches

régulièrement ordonnées autour du petit massif de Regaignas, au sud de Gardanne, on trouve un lambeau de terrains à lignite, isolé du bassin en place par une faille très oblique, inclinée au sud. Ce lambeau, d'ailleurs très régulier, et activement exploité, Vient évidemment du sud, et même d'une place au sud que la forme des affleurements semble permettre de déterminer approximativement, sous le massif jurassique de l'Étoile. Ce premier lambeau, comme l'ont montré les travaux, s'enfonce sous une nappe de terrains renversés", large de près de 2 kilomètres. Cette nappe a subi des plissements énergiques, dans lesquels les terrains les plus récents se montrent au centre des anticlinaux et les terrains les plus anciens au centre des synclinaux. Elle se subdivise en plusieurs autres, séparées par des surfaces de glissement secondaires (ou lhrust planes), qui ont été plissées avec les couches. Elle est, sur toute sa largeur, superpoTome XIV, 1898.

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