Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 41]

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LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAU

LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAU

Ces analogies sont peut-être encore plus frappantes, un peu plus 'à l'est, dans la région de Fosse et d'Ormont, décrite plus récemment dans un mémoire remarquable de

coupe que M l'abbé de Dorlodot a proposé le nom deplisse-

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M. l'abbé de Dorlodot (*). On peut voir avec évidence, dans

la description et dans les coupes de ce mémoire, l'existence de deux lambeaux superposés au houiller, qui est exploité au-dessous d'eux. L'un de ces lambeaux est en position normale .; l'autre, qui lui est superposé, est formé de couches renversées. je ne pourrais pousser plus loin l'assimilation sans discuter dans le détail quelques-unes des conclusions de M. l'abbé de Dorledot, et sans sortir ainsi du cadre de ce travail. Je ne crois pas que la délimitation de ces deux lambeaux soit faite d'une manière définitive, ni qu'on ait attaché une importance suffisante aux failles (faille de Sébastopol et faille du fond du Guay) qui séparent, selon moi, le lambeau renversé du lambeau non renversé: Ces failles semblent locales et discon-

tinues, parce que, quand elles mettent en contact des terrains à peu près du même âge, elles ,passent .facilement inaperçues ; c'est ce qui était arrivé dans le midi pour la faille du Pilon-du-Roi,, qui, sur une partie de son parcours, met en contact les dolomies jurassiques de deux bandes

différentes, les unes renversées, les autres en position normale. .Je crois, en d'autres termes, qu'il convient de démembrer les massifs de Bouffioulx et de Loverval, tels que les comprend M. l'abbé de Dorlodot ; mais, en tout cas, .la coupe de la planche V montre bien le fait d'un paquet renversé superposé à un paquet non renversé, tous deux charriés an-dessus du terrain houiller, et la fig. 2 du même

mémoire (p. 46 du tirage à part), figure que je reproduis ici (fig. 23), montre, d'autre part, le plissement d'une nappe renversée ; ' c'est pour les plis figurés dans cette (*) Recherches sur le prolongement occidental du silurien de Sambre-

et-Meuse et sur la terminaison orientale de la faille du midi, Par le chanoine H. DE Doin.onor (Annales de la Soc. géol, de Belgique, t. XX),

ments retournés. Si mon interprétation est exacte, cette coupe est identique à celle qui montre dans' le midi le lambeau de Gardanne et la bande renversée de Simiane s'enfonçant sous la grande faille de. charriage ("). Ici nous

trouvons que le lambeau non renversé a 'été rebroussé près de cette faille', tandis que dans le midi nous avions constaté ce rebroussement pour le lambeau de poussée et pour les terrains en placé; ii faut en conclure seulement

que le rebroussement est la règle, partout où il y a eu obstacle au glissement et augmentation du frottement. FiUe.d

Sébastopol

vb

vaz,

44;*

FI.

Coupe du' calcaire carbonifère de Bouffionlx, d'après viséen inférieur. V2a, V2b, V'r, V'd, M. l'abbé de Dorlodot. V1, zones du viséen supérieur (V2a, zone à Productus Cora ; V,à, zone à F, faille du midi. H, Hi,houiller inférieur. Prod. giganteus).

Fm. 23.

Je ne pourrais pas, avec les données qui me' sont actuellement, connues, poursuivre le détail de ces phénomènes au-delà du bassin de Charleroi; mais cependant les coupes de Liège et surtout celles du houiller de Theux (**) me donnent dès maintenant la conviction qu'ils se conti-

arment très loin vers l'est. En tout cas, comme je crois (*) M. l'abbé de Dorlodot, pour pouvoir, contrairement à son opinion première, rattacher cette nappe à plissements retournés au massif de BoulTioulx, c'est-à-dire au lambeau non renversé, admet un pli couché local, dont la tête, séparée du tronc, aurait versé dans les terrains sous-jacents. L'hypothèse en 'elle-même me parait peu vraisemblable, et le devient beaucoup moins encore, quand on songe qu'il s'agit là d'un phénomène à peu près général le long de la bordure, et par conséquent indépendant des causes locales. (**) V. DEWALQUE, Compte rendu de la session extraordinaire de la Société géologique de Belgique h Spa en 1886, p. 50 (24).