Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 36]

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LE BASSIN CRÉTACE DE FUVEAH

LE BASSIN CRÉTACÉ DE l'UVEA1.1

nién, aussi bien que la surface supérieure du terrain

le silurien (Bure du Saint-Homme) ; puis, un peu avant la

houiller, montrent la trace d'ondulations dirigées dans le

frontière, le dévonien est de nouveau dénudé et le calcaire carbonifère s'étend jusqu'à Onnaing, oit il plonge brusquement sous le dévonien (fig 20). Par conséquent, en faisant abstraction de l'affaissement local à la Bure du

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même sens. Je comprends, et je l'ai dit explicitement, qu'on n'accorde pas une confiance absolue à cette -catégorie d'arguments, qu'on peut qualifier de théoriques mais à mes yeux ils ont une grande valeur. Enfin reste la question de discontinuité entre la coupe belge et la coupe française. Cette discontinuité, d'après M. Chapuis, serait purement apparente. Il suffit de prendre

la coupe de Mons et de la supposer arrêtée à un plan situé quelques centaines de mètres plus bas ; il suffit, en d'autres termes, de supposer le bassin de Valenciennes plus dénudé, pour que les deux coupes puissent se raccorder et correspondent à une même structure d'ensemble. Théoriquement, en effet, cela serait admissible ; mais l'hypo-

thèse ne parait pas conforme aux faits observés. Pour que le bassin de Valenciennes fût plus profondément dénudé

que le bassin belge, il faudrait qu'il fût surélevé par rap-

port à l'autre : c'est là une règle générale ; mais elle devient évidente lorsque la surface de dénudation est, comme ici, une surface à peu près plane. Il faudrait donc que les lignes d'ennoyage plongent vers l'est ; or c'est

partout le contraire qui a lieu. Cela est bien visible au nord pour les faisceaux du Vieux-Condé et de Vicoigne ; j'ai fait remarquer qu'il en était de même au sud pour les couches de Crespin (*). Enfin un dernier argument peut

se tirer de l'examen des masses plus anciennes qui recouvrent le bord de la cuvette houillère ; si l'on fait une coupe parallèle au bord des affleurements houillers, depuis le Boussu jusqu'à Valenciennes, on voit affleurer à l'est d'abord le carbonifère, puis le dévonien, et même (*) On ne peut rien dire pour le pli intermédiaire de la zone demigrasse, puisque la ligne d'ennoyage est supprimée par le cran de retour, qui n'a laissé subsister que des portions inégalement incomplètes du flanc nord de la cuvette.

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Saint-Homme, affaissement qui produit par contre-partie, plus à l'ouest, un léger relèvement momentané, on voit que la pente d'ensemble est encore vers l'ouest. Toute hypothèse qui suppose le bassin de Valenciennes plus profondément dénudé que la partie voisine du bassin belge, est en contradiction avec les faits.

FIG. .

Coupe longitudinale du bord sud du bassin houiller, entre le III, Houiller inférieur. C, calcaire carbonifère.

Boussu et Onnaing. D, dévonien.

Il ne reste donc bien, pour expliquer la position du calcaire carbonifère d'Azincourt et de la fosse Dechy, que l'hypothèse d'un lambeau charrié. Partout ailleurs, aussi bien à Mohs qu'à Auchy-au-Bois, quand le calcaire carbonifère reparaît le long de la bordure, .il est discordant

avec le terrain houiller, et il faudrait sans doute aller chercher bien loin en profondeur pour voir se rétablir le parallélisme des couches et une succession continue. Cette hypothèse d'un lambeau charrié est enCore la seule qui permette de comprendre la rapide variation apparente dans la richesse en houille des. zones inférieures ; enfin, de même que c'est la seule qui permette .de ramener à un même type les coupes du Nord et celles de Mons et Char-

leroi, c'est la seule aussi qui permette de les raccorder avec les coupes du Pas-de-Calais. Je ne crains pas d'ajou-

ter que la comparaison avec les coupes du bassin de Fuyeau, en s'ajoutant à tous les autres arguments conTome XIV, 1898.

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