Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 7]

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LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAU

LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAU

serai d'abord les faits relatifs à la région de Fuveau, je les comparerai ensuite à ceux de la; région de Valenciennes, et je profiterai de cette occasion pour discuter

inexplicables. Dans une publication postérieure (*) il a seulement fait ressortir le caractère général de renversement vers le nord, qui s'accuse dans les différentes

les objections que M. Chapnis (") a faites à mon dernier travail, I.

Bordure du bassin de Fuveau.

Le bassin de Filveau a été, ici même, en 1883, l'objet d'une remarquable étude de M. Villot, alors ingénieur en chef des Mines à Marseille (**)., Les faits relevés par les exploitations y sont très clairement exposés et interprétés avec une grande sagacité ; mais l'étude géologique de la bordure jurassique et crétacée n'avait encore été faite qu'à grands traits ; il était difficile d'en tirer parti, et il y avait là une lacune inévitable dans une description d'ensemble.

La bordure a été pour la première fois étudiée en détail par M. Collot, qui a tracé, pour la carte géologique détaillée, les contours de la feuille d'Aix. M. Collot a bien reconnu et figuré exactement les principales singularités de la région, les fréquentes suppressions de couches, qui, dans sa première minute, sont accusées par des traits de faille, l'étrange bande de trias, qui, comme jetée au tra-

vers des terrains les plus variés, va se terminer avec sa plus grande largeur au milieu d'une bande aptienne, la petite traînée de poudingues qu'il ajustement attribuée au crétacé supérieur et pli se montre partout encadrée entre des terrains beaucoup plus anciens. M. Collot, avec qui j'ai eu le plaisir de parcourir alors la région, jugeait qu'il y avait là des faits inexpliqués et jusqu'à nouvel ordre (*) Annales des Mines, août 1895. (.") Annales des Mines, août 1883.

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coupes. Plus récemment (.**) M. C. Fournier a cru expliquer toutes

ces singularités en invoquant des failles plus ou moins verticales, à contours sinueux, entourant des massifs en forme de dômes ou de cuvettes, dont les parois, hautes de plusieur's centaines de mètres, seraient comme taillées à l'emporte-pièce. La forme seule des massifs ainsi isolés suffirait pour écarter cette interprétation, qui d'ailleurs n'expliquerait aucune des coupes de détail que j'aurai à citer. Les faits nouveaux indiqués dans la note de M. Four-

nier ne se sont pas, comme je l'ai, dit autre part (***), trouvés d'accord avec mes observations.

Avant de reprendre, cet hiver, l'étude de la région, j'avais été frappé du fait que les contours - du trias sur la carte de M. Collot, difficilement explicables s'il s'agit de terrains amenés en saillie, auraient., au contraire, une forme très naturelle s'il -s'agissait des bords d'une cuvette enfoncée dans les terrains sous-jacents. La remarquable

coupe du tunnel de la Nerthe, donnée dès 1861 par M. Matheron (****), fournit un point de comparaison, puisqu'elle traverse la continuation de la même bordure, et cette comparaison mène à se demander si la bande de terrains où l'on trouve les associations et les contacts anormaux signalés plus haut ne serait pas une nappe de recou-

vrement, superposée à des couches plus récentes et plissée postérieurement, au lleu d'être restée à peu près horizontale, comme dans les exemples les plus ordinaires.. On verra plus loin que cette hypothèse est confirmée (") Bull. Soc. géologique, 3° série, t. XIX, p. 1135-1140. (**) Bull. Soc. géologique, 3° série, t. XXIV, p. 255 (avril 1896). (***) Bull. Soc. géologique, 3° série, t. XXVI, p. 48 (février 1898). (****) Bull. Soc. géologique, 2° série, t. XXI, pl. VII.