Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 331]

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RAPPORT SUR LES EXPÉRIENCES DE BLANZY

sité et la hauteur de la gerbe diffèrent peu des résultats obtenus dans la deuxième expérience. Les longueurs des axes de l'ellipse recouverte par la masse des projections, sont d'environ 43 et 29 mètres. Les petites projections isolées sont allées retomber à une distance maximum de 80 mètres, mais elles ne représentent que des fragments insignifiants.

Un certain nombre de briques, provenant de la partie maçonnée au fond de la galerie, sont retrouvées à la surface du sol, les plus éloignées à 22 mètres environ de leur emplacement primitif. La voie ferrée, qui se trouvait plus près de l'origine de la dynamitière, est plus fortement bouleversée ; les projec-

tions retombées de l'autre côté de la voie et les éboulements du talus cachent entièrement l'ouverture de la galerie d'accès. L'entonnoir formé a une profondeur de 21',10 à 2m,90, une longueur de 32 mètres et une largeur de 10 mètres. Si ion compare les résultats obtenus dans les deux expériences 3 et 4, en charge allongée de 25 mètres, on constate que les distances des projections n'ont augmenté que dans une proportion très faible, lorsque l'épaisseur de terre a diminué de 1m,50 à 3 mètres. Il y a d'ailleurs lieu de remarquer ici que, dans la pratique, les distances de ces projections ne pourraient que diminuer

encore. Chaque dynamitière souterraine aurait, en effet, une galerie d'accès par ou s'échapperait plus ou moins directement, suivant la forme donnée, à cette galerie, une -partie des gaz produits par l'explosion, en atténuant dans une certaine proportion la violence des effets extérieurs. Résumé et Conclusions.

Les expériences exécutées à Blanzy le 7 août 1897 - ont confirmé, dans un sens plutôt favorable, les nom-

CONDITIONS D'ÉTABLISSEMENT DES DYNAMITIÉRES 655

breux essais exécutés tout d'abord soit au Laboratoire central des Poudres et Salpêtres, soit à la Poudrerie de Sevran-Livry.

La Commission estime qu'il est possible de déduire de tous ces essais les règles que l'on devra suivre dans l'établissement des dynamitières superficielles ne communiquant pas avec les travaux de la mine, de façon à réaliser les meilleures conditions. Les dangers à prévoir, par suite de l'explosion accidentelle d'une dynamitière placée à peu de profondeur dans le sol, sont de trois ordres différents 1° Dangers de propagation à l'intérieur par compression ou ébranlement des terres ; 2° Dangers dus soit aux projections et chasses gazeuses, soit à la propagation de l'ébranlement à l'extérieur, par l'orifice des galeries d'accès aux dynamitières 3° Dangers résultant soit des projections extérieures, soit de la propagation de l'ébranlement à l'extérieur, dans. le cas on la dynamitière fonctionnerait comme fourneau de mine. '1° DANGERS DE PROPAGATION A L'INTÉRIEUR DES TERRES.

Toutes les expériences exécutées montrent que l'action transmise à travers les terres est annihilée à une distance très faible ; en particulier, dans l'expérience n° 1 faite à Blanzy le 21 décembre 1895, un puits foré à 15 mètres de la chambre où venaient dé détoner 500 kilogrammes de dynamite n° 1, et descendant au même niveau, n'a subi aucune déformation. Les formules du Génie admettent que, si l'on appelle h

la profondeur à laquelle il faudrait placer une charge de poudre pour obtenir le fourneau ordinaire d'indice égal à l'unité (*), la distance maximum au-delà de laquelle une (*) L'excavation produite par l'explosion d'une charge souterraine est