Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 263]

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518 RECHERCHE ET EXPLOITATION DE L'OR EN GUYANE

du sluice s'opère au moyen de dalles qu'on déplace au fur et à mesure des besoins. En principe, l'opération du décapeDu décapelage. lage doit être entièrement distincte du lavage proprement -

elle doit s'exécuter au moyen d'une ou plusieurs équipes spéciales et être toujours en avance sur le chantier d'akatage, de façon que ce dernier .ait constamment devant lui place nette. Malheureusement, en Guyane il ne peut pas en être ainsi, à cause du principe même de la méthode qui interdit tout transport de terre par d'autres moyens que le simple jet à la pelle. Il est évident en effet, qu'un véritable chantier de décapelage exige l'emploi de moyens de terrassement, pour porter les terres stériles en dehors de l'emprise future du chantier d'exploitation.' Je n'ai jamais vu appliquer en Guyane ce moyen rationnel de préparation du chantier. On préfère mélanger pour ainsi dire les deux opérations, si distinctes pourtant, du décapelage et du lavage, pour jouir de l'avantage, à mon avis tout à fait secondaire, de pouvoir rejeter dans l'excavation produite par un premier coup de sluice, les déblais du coup de sluice immédiatement voisin. Il est évident qu'on ne peut avoir ainsi qu'une exploitation discontinue, puisqu'il faut, pendant tout le temps qui. s'écoule entre le moment où le coup de sluice est terminé et celui où on reprend la tranche voisine, arrêter le chantier d'exploitation et mettre tout son. inonde a

dit

décapeler le chantier voisin en jetant le déblai dans l'excavation primitive.

Il y a plus encore

si cette méthode d'opérer par

tranches successives parallèles à la direction de la vallée,

débutait par un chantier placé à la limite du champ d'exploitation, soit à droite, soit à gauche de l'emprise future, il n'y aurait pas de fausse manoeuvre proprement dite au point de vue du terrassement, mais seulement

MkTHODE D'EXPLOITATION DES PLACERS

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discontinuité des chantiers, comme je viens de l'expliquer.

En effet, en suivant l'ordre que j'indique, le déblai du premier chantier serait jeté à la pelle sur le terrain stérile, en dehors de l'emprise exploitable et ne serait plus remanié ; le déblai de la deuxième tranche passerait dans

le vide laissé par le premier chantier et n'y Serait plus retouché, et ainsi de suite.

En pratique ce n'est pas .ainsi qu'on agit comme on est toujours pressé de faire de l'or, le premier coup de sluice, celui qui pénètre. dans la partie vierge, est invariablement donné dans la veine, c'est-à-dire, en général, dans la partie centrale de l'emprise. On décapèle alors en

jetant le déblai à droite et à gauche sur le terrain aurifère, et on accumule par dessus les résidus du lavage de ce premier coup de sluice. Dès lors, pour reprendre les coups latéraux, il faut commencer par rejeter dans l'excavation laissée par le premier : 1° les tailings ;- 2° le déblai du premier coup ; 3° le déblai de la tranche voisine. En un mot, on manie deux fois la totalité du cube excavé dans le premier coup. On voit à quelles fausses manoeuvres

et à quels frais on est amené par suite du manque de méthode dans l'organisation des travaux.

Pour en donner une idée, je donne ci-après, pour un certain nombre de placers, une copie de leurs livres de

journées indiquant la proportion des jours d'arrêt de l'exploitation, dus à la nécessité d'opérer le décapelage.