Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 49]

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RÉGLEMENTATION DES EMPLOIS DE L'ÉLECTRICITÉ

doivent être surveillés par des personnes compétentes

DANS LES MINES A GRISOU et

capables de découvrir les défauts d'une installation. Si le département des chemins de fer, postes et télégraphes, a des lignes télégraphiques ou téléphoniques dans le voisinage

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deux bornes préalablement mises en contact et que l'on pouvait écarter à volonté pour produire une succession d'étincelles de rupture ; celles-ci jaillissaient entre des fils de 3 millimètres de diamètre. Le courant était fourni par une petite machine Sie-

d'installations électriques, il peut en résulter dans ces lignes des courants dérivés ou des effets d'induction mutuelle susceptibles de gêner les communications. Les intéressés devront se conformer aux prescriptions formulées par le département pré-

mens de la force de 3 à 4 chevaux, et le circuit destiné à

cité. L'administration communale pourra aussi prescrire, si elle le juge nécessaire, des conditions spéciales pour sauvegarder la sûreté et la commodité du passage dans les rues, places et voies publiques.

self-induction, il n'y avait dans le circuit dérivé que celle d'ailleurs très faible de l'appareil mesureur.

CHAPITRE II.

De l'inflammabilité des mélanges grisouteux par les étincelles électriques.

Avant d'aborder l'examen des conditions imposées pour les installations à effectuer à l'intérieur des travaux miniers et à la surface des mines de la 3e catégorie, dans les limites prescrites par l'article 41 du règlement de police du 28 avril 1884, nous croyons utile de dire quelques mots au sujet de l'inflammabilité des mélanges grisouteux par les étincelles électriques. Les étincelles qui peuvent se produire sont celles dues à la fermeture et à la rupture du courant, soit accidentellement, soit par la manoeuvre des appareils, celles naissant au contact de deux conducteurs à des potentiels différents, celles se produisant aux collecteurs et aux balais des machines, etc. Un circuit parcouru par un courant électrique possède une réserve d'énergie intrinsèque latente, en rapport avec la self-induction et l'intensité ; il se produit, lors de la rupture, un extra-courant dont le travail correspond à cette énergie emmagasinée ; l'étincelle qui naît au point d'interruption dépendra. également de l'énergie latente. Des expériences ont été entreprises en 1885 en Allemagne, par les professeurs Wfillner et Lehmann, dans le but de rechercher les intensités de courant qui offrent du danger en présence du grisou. Ils se sont servis de méthane artificiel qu'ils faisaient passer avec une vitesse de quelques centimètres par seconde dans

un tube en verre de 2..',5 environ de diamètre contenant les

être rompu était dérivé sur le circuit principal aux extrémités d'une résistance, variable à volonté. Le courant était mesuré avant sa rupture par un électro-dynamomètre Siemens. Comme Dans ces conditions, avec des bornes en cuivre, ou en fer, un courant de 15 ampères interrompu brusquement pouvait déjà mettre le feu au gaz. L'inflammation semblait être la plus facile avec les fils de fer et de laiton ; elle était _également favorisée par l'échauffement des fils, à tel point que, dans ces conditions, un courant de 8 ampères paraissait déjà dangereux. En rapportant les résultats de leurs expériences, les professeurs allemands écrivent qu'un courant de 15 ampères, par exemple, est dangereux, sans, préciser la tension aux extrémités du circuit dérivé. Ce dernier n'est pas à comparer aux canalisa.fions de plus grande longueur et ayant un' coefficient de selfinduction beaucoup plus élevé, employées en pratique. Tous les appareils intercalés et les conducteurs eux-mêmes ont un coefficient propre, dont l'influence -se fait sentir lors d'une rupture brusque. Des courants de faible intensité pourront dès lors donner les mêmes résultats que les courants de 15 ampères ci-dessus parcourant des circuits dépourvus de self-induction. Pour juger

de la valeur d'un essai, il faudrait connaître toutes les données y relatives: intensité du courant, tension, résistance et self-induction du circuit. Alors on pourrait peut-être trouver la quantité, d'énergie minima disponible au moment de la rupture et nécessaire pour produire le phénomène de l'inflammation. Le problème est très complexe, et sa solution n'aurait qu'un intérêt purement théorique ; nous ne doutons pas un seul instant que la rupture brusque d'un circuit, contenant des appareils générateurs,

moteurs, transformateurs, etc., tels qu'on les emploie dans la pratique, ne constitue un réel danger en présence du grisou. Les quelques expériences entreprises à l'Institut électrotechnique Monteflore par MM. les ingénieurs des mines J. Julin, V. Firket et O. Derclaye confirment d'ailleurs cette manière de voir.' Un circuit dépourvu pratiquement de self-induction parcouru par un courant de 3 ampères sous une tension de 100 volts