Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 318]

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NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

M. Pigeon, Ingénieur au Corps des Mines, à cette époque le niveau statique devait atteindre à peu près 1 mètre audessus du sol), il faudrait éviter de déprimer la source, audessus du niveau des eaux superficielles (*).

Il nous reste, pour tracer ce Débits et niveaux. tableau des allures souterraines .des eaux dé Pougues, à dire quelques mots des observations faites sur les débits des sources, et principalement' de la source Saint-Léger. Elles Sont basées à Pougues sur des milliers d'observations faites journellement depuis 1891, soit au m'yen d'appareils enregistreurs (enregistreur de niveau, baromètre, etc.), soit par expériences régulièrement espacées (débits d'heure en heure pendant l'embouteillage, etc.).

Les eaux venues de la faille et circulant de l'est à l'ouest dans le calcaire, ois elles se mélangent graduelle-

ment d'eau douce et se chargent de chaux, s'élèvent dans les cassures ou dans les sondages, à travers les marnes imperméables, en vertu d'une certaine pression Motrice; Charge hydrostatique on effet de la tension des g- az carboniques, cette pression des eaux minérales est à peu près constante. En effet les innombrables relevés de niveaux et de pression barométrique montrent constamment, lorsque la source est à son niveau maximum, que ce niveau s'élève de 13 à 14 centimètres quand la pression barométrique baisse de 1 centimètre de mercure, et inversement (*"). (*) L'expression de niveau statique ne doit pas être prise dans le sens absolu. Elle s'entend du niveau maximum où l'eau s'élève dalla le

puits quand on ne tire aucun débit de la source. Mais il n'y a pas de niveau statique en réalité, l'eau est toujours en mouvement. Quand le niveau reste immobile dans le puits à quelque 3 mètres du sol, c'est qu'évidemment les eaux d'infiltration superficielles -refoulent l'eau minérele dans la cassureet descendent vers le calcaire. Autrement l'eau

S'élèverait dans le puits jusqu'au niveau de ceseaux superficielles, c'est-à-dire ici jusqu'au voisinage du sol. (**) Ceci s'observe toujours peur les variations de pression barunC-

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La charge Motrice est donc constante, sauf variations annuelles. Il n'est pas possible d'apprécier exactement les relations entre les variations du niveau et celles du débit sans tenir compte de la pression atmosphérique. Notamment les courbes que trace l'enregistreur de >niveau lorsque la source a été dénivelée et remonte dans le puits sans écoulement extérieur (courbes d'ascension) sont fortement déformées par les variations de hauteur barométrique survenant pendant l'ascension. Pour les étudier et les comparer entre elles, il est nécessaire de choisir celles qui ont été tracées à pression atmosphérique à peu près constante et de tenir compte de cette pression. Le calcaire à -entroques, réservoir intermédiaire des eaux, ne peut être assimilé à un récipient dont toutes les parties communiquent librement entre_ elles. Les eaux n'y circulent que dans les fissures de la roche. Nombreuses et étroites au voisinage de la faille, oit le calcaire a été fendillé par l'effort même qui à produit la fracture, ces fissures ne laissent passer chacune qu'un mince filet d'eau. Dans leur ensemble elles offrent, par leur grand nombre, une faible résistance au passage de l'eau qui, de la faille, se dirige vers les sources de l'ouest ; mais individuellement chacune ne peut fournir qu'un faible débit. Un sondage exécuté dans la région voisine de la faille a les plus grandes chances, sur les 5 à 6 mètres d'épaisseur du calcaire, d'en recouper une, mais il n'y trouvera qu'un faible débit. C'est ce qui est arrivé pour les sondages de l'est, Saint-Léon, Jeanne-d'Arc, Grande-Source, dont les débits insignifiants n'ont eu aucune action sensible sur la presfrique journalières. Mais il y a, en outre, des changements plus lents du niveau, en relation avec les saisons : maxima en janvier-février et surtout en juin-juillet, minima vers avril et surtout en octobre-novembre. Sur la Source Alice, où l'action des eaux superficielles est plus immédiate, le manomètre indique des pressions variant suivant les saisons de 3 ou 4 mètres d'eau : maxima en l'ho ier-mars avril, minima en septembre-octobre-novembre.