Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 315]

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622 NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

Il est très curieux d'abord de constater que ces trois venues d'eau d'un même sondage, séparées par quelques décimètres seulement l'une de l'autre, aient non seulement des minéralisations totales très diverses, mais des proportions relatives de chaux et de soude extrêmement différentes. Le second niveau notamment, très riche en chaux

et pauvre en alcalis, présente le même rapport que la source Élisabeth, qui ne paraît être. qu'une dilution de l'eau de ce niveau. On a pu en conclure avec quelque vraisemblance, que la communication des deux sources a lien par ce niveau moyen. Quoi qu'il en soit, ce qui apparaît

chauxest d'autant bien nettement, c'est que le rapport alcalis plus élevé peur chacun des trois niveaux que son débit est

plus faible. Ceci vient à l'appui des conclusions déjà indiquées sur l'origine de l'eau : bien que les trois sources qui se réunissent dans ce sondage soient prises

la même distance horizontale de la faille, les eaux du niveau inférieur, les plus abondantes, séjournent moins longtemps au contact du calcaire, et leur rapport

chaux alcalis

est ce qu'il serait pour une source moins abondante plus proche de la faille ; et il en est de même de la proportion d'eau douce. Un accroissement de débit agit comme une diminution de distance à la faille. Quand on accroît le

débit en un point donné, on exerce sur les eaux de la faille un appel qui l'emporte sur l'appel d'eau douce : l'eau devient plus alcaline et relativement moins calcaire, en même temps moins diluée. Cette règle, générale à

Pougues, se vérifie également sur les autres sources, notamment à Saint-Léger.

NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

quées ci-dessus,

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il faut que leur séparation s'effectue

loin de la source. Cela tendrait à prouver que les niveaux sableux forment des bancs continus d'assez grande étendue, intercalés dans le calcaire et que les entre-deux de calcaire sont, dans cette région éloignée de la faille, très continus et peu fissurés. Enfin pour la source Élisabeth la teneur en alcalis est devenue très faible, l'afflux d'eau superficielle énorme.

Mais de ce que la teneur en chaux est encore relativement élevée, et de la valeur très grande du rapport chaux (6,78), on a pu conclure que cette eau douce ne alcalis

venait en aucune façon du défaut de captage, mais se mélangeait en grande partie à l'eau minérale et au gaz carbonique assez loin de la source pour se charger de beaucoup de bicarbonate calcaire ; le niveau statique des eaux minérales étant bien au-dessus du sol en ce point, une

fuite du captage ne peut d'ailleurs occasionner que des pertes d'eau minérale et non des rentrées d'eau douce. Les travaux entrepris peu après pour la réfection du captage ont permis, en effet, de constater, conformément à ces

prévisions, qu'il n'existe aucune nappe ni venue d'eau douce autour de la source qui jaillit à travers un sol marneux imperméable, et que le mélange arrive tout formé par le fond du sondage. Les éminences qui dominent au sud

et au nord les sources Massé, et où l'on sait d'ailleurs qu'il se produit une absorption considérable d'eaux pluviales (propriété Bert au sud), sont évidemment les points d'infiltration, et la cassure de l'Ancienne Source en est le

canal. De sorte qu'en résumé, comme la source SaintLéger, la source Élisabeth reçoit en même temps : 1° une

On remarquera aussi que pour que les trois niveaux de la source Alice, si voisins (intervalle supérieur, Om,33 ; infé-

eau minérale qui est déjà un mélange d'eau de la faille et d'eati douce, venant par le calcaire ; et vraisemblable-

rieur, 1'1,28), présentent une ,telle diversité de minéralisation et suivent chacun pour son compte les lois indi-

ment d'après l'identité du rapp

chaux pour cette sourcet alcalis