Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 301]

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594 NOTE SUR LES SOURCES MINÉRALES DE POUGUES

ment au nord et ne reparaît qu'a Mimont. Entre deux on n'en voit que des lambeaux isolés, généralement remaniés, partiellement dissous par les eaux superficielles et réduits à l'état de terre à silex. A Mimont, les couches sont presque horizontales, avec un léger pendage nord. Dans là plaine deux régions sont à distinguer, séparées par ,une ligne est-ouest qui va du flanc nord du Mont Givre à la coupure de Sesseigne, en suivant une dépression qui passe au nord du parc de l'établissement thermal de Pougues et se poursuit par le thalweg du ruisseau de Germigny. Au sud de cette ligne est la région des sources minérales. Le village de Pougues, autour duquel jaillissent

ces sources, en occupe l'angle nord-est. Ici le pendage, relativement accentué, est, vers le nord-est, exactement opposé à celui du Mont Givre. Mais, si l'on va vers la Loire du côté de Soulangy, le pendage diminue, puis s'annule et enfin passe au nord-ouest. Ce lambeau de terrain forme aussi une sorte de voûte très surbaissée dont la disposition s'accorde bien, comme on le verra, avec le sens du rejet des deux failles qui le limitent à l'est et à l'ouest. Au sud, vers Fourchambault, les strates de ce lambeau. deviennent tout à fait horizontales, si ce n'est au voisinage immédiat des failles. Dans la seconde partie, de la plaine, au contraire, au nord de la. ligne séparative indiquée ci-dessus, les couches plongent uniforménient et faiblement au nordouest, ainsi que dans les collines qui bordent la plaine au

nord et à l'ouest.

Des failles séparent ces diverses régions. Le

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côté est de la route, les marnes à Am. macrocephalus du callovien inférieur et, sur le côté ouest, les marnes bajociennes à Am. Parkinsoni. Il y a donc là une faille importante, dont le rejet peut être évalué à 90 ou 100 mètres. De Fourchambault à Pougues la faille se suit assez aisément ; sa direction est nord-15°-est environ, c'est exactement celle du bord rectiligne des collines dont elle suit le pied. Mais, comme le pendage est nord-est sur la lèvre ouest et sud-ouest sur la lèvre est de l'accident, l'amplitude du rejet ne cesse de s'atténuer vers Pougues. Aux premières maisons de Pougues, sur la route de Nevers, apparaît à l'est de la faille le calcaire à, entroques du bathonien supérieur, puis les marnes blanches bathoniennes, et, à la hau-

teur de Bourgneuf, aucune dénivellation ne peut plus être mise en évidence. On sait que, d'après les forages, le calcaire bajocien s'enfonce en ce point, sur la lèvre ouest

de la faille, à plus de 60 mètres du sol. De l'autre côté, sur la route de Parigny, le calcaire bathonien moyen se montre à quelque 20 mètres au-dessus de Pougues. S'il y a une dénivellation, elle n'est donc pas appréciable aux affleurements.

Mais une recherche exécutée en 1891 sur des dégagements gazeux à Usseau, sur le prolongement exact de la même faille, en a fait reconnaître l'existence au pied de la colline de Mimont, avec un rejet de même sens qu'au sud de Pougues. D'ailleurs le bord si nettement rectiligne

des collines, l'arête vive de Mimont à Eugnes qui fait suite exactement à celle du Mont Givre, montrent avec évidence que la fracture se prolonge en ligne droite. jusqu'à Eugnes. Le rejet est à peu près nul à Pougues,

plus intéressante, au point de vue qui nous occupe, esi la grande faille de Pougues (faille de Sainte-Colombe d'Ebray). Elle est visible, à quelques mètres près, sur la route de Pougues à Fourchambault, à mi-chemin entre

mais l'existence de la faille n'est pas douteuse. D'après la direction bien rectiligne jalonnée ,,par les

Pougues et Garchizy ; on voit affleurer en ce point, sur le

nage immédiat du sondage de Bourgneuf. Au sud, elle va

points connus de la faille, elle doit passer à peu près à 380 mètres à l'est de la source Saint-Léger, au voisi-