Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 230]

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BULLETIN

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M. R. G. Mc Connell estimait à $ 15.000 seulement le produit obtenu, pendant la campagne de 1888, par les chercheurs d'or du Forty Mile Creek, tandis que le rendement de l'année précédente aurait été, suivant les uns, de $ 65.000, suivant les autres de

4.000 habitants, le nombre des mineurs occupés aux exploitations aurifères est évalué à près de 5.000. L'exploitation porte sur des alluvions, mais elle est rendue particulièrement difficile par la rigueur du climat, le sol, gelé pendant -la plus grande partie de l'année, ne dégelant jamais

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$150.000. Dans son rapport (*), M. Mc Connell signalait les difficultés

que présentait la recherche et l'exploitation des gisements aurifères du district du Yukon, par suite de la rigueur du climat, de la rareté et du prix excessif des vivres, ainsi que du peu de durée de la campagne annuelle, l'élévation des eaux ne permettant pas de travailler pendant plus de trois mois au maximum. D'autres gisements avait été également découverts, en 1885, dans la vallée de la Stewart, important affluent de rive droite du Yukon, situé à 190 kilomètres environ en amont du Forty Mile Creek ; la production en était estimée par M. le Dr G. M. Dawson $ 100.000 pour les deux années 1885 et 1886 ; mais en 1887 ils n'avaient plus donné que $ 5.000, soit parce qu'ils étaient déjà presque épuisés, soit parce qu'ils avaient été délaissés pour ceux du Forty Mile Creek. Un peu plus tard, M. W. Ogilvie, l'un des explorateurs de la région, évaluait (**) la production de l'or de l'ensemble du district du Yukon, pour l'année 1893, à un chiffre total de $ 160.000 à 190.000, dont près des trois quarts provenant des gisements du Sixty Mile Creek, affluent de rive gauche du Yukon situé en amont du Forty Mile Creek, mais en aval de la Stewart, gisements appartenant peut-être, d'ailleurs, à l'Alaska plutôt qu'au '

Canada (**).

Les gisements de la Klondike, affinent de rive droite du Yukon, situé à quelque distance en aval de la Stewart, n'ont été découverts qu'en 1896, mais les gains réalisés par les premiers explorateurs, dont quelques-uns auraient amassé plusieurs centaines de mille francs en quelques mois, n'ont pas tardé à y attirer du nombreux mineurs, en proie à la fièvre de l'or, Malgré les difficultés et la longueur du voyage, malgré la rigudir 'de le température de la région, qui, en hiver, s'abaisse parfois, -pàraîtil jusqu'à 50° et 550 C. La ville de Dawson City, bâtie 'au

confluent de la Klondike et du Yukon, compte aujourd'hni .

,

(*) Commission géologique du Canada, Rapport -annuel (1898:89), iV, p. 154 D. Ottawa, 1890. ' (**) Commission géologique du Canada, Rapport annuel (1894), vol. VII, p. 132 S. Ottawa, 1897.

que sur quelques pieds de profondeur missi emploie-t-on souvent le feu pour rendre la matière à extraire phis facile à

attaquer. A diverses reprises des pépites ont été trouvées encore

adhérentes à des morceaux de quartz, ce- qui donne lieu de présumer que les filons en place ne doivent pas être fort éloignés ; mais l'épais tapis de mousse qui couvre les flancs des collines rend les recherches fort difficiles ; on aurait toutefois reconnu déjà un filon, de quartz riche, avec une puissance variant de 3 à 8 pieds, dans l'un des vallons tributaires de la Klondike, à une trentaine de kilomètres du Yukon. Les règlements établis par le Gouvernement Canadien distinguent trois sortes d'exploitations : les dry diggings, portant sur les terrains situés au-dessus du niveau des plus hautes eaux, et

sur lesquels les daims sont des carrés de 100 pieds de côté les bar diggings, portant sur les terrains compris entre le niveau des plus hautes et celui des plus basses eaux, et où les clams

sont formés d'une bande de terrain de 100 pieds de largeur, limitée par deux lignes parallèles, normales à la direction du cours d'eau, et s'étendant depuis le niveau des plus hautes eaux jusqu'à celui des plus basses ; les claims de rivière, mesurant 500 pieds dans le sens du cours d'eau (longueur réduite à, 100 pieds par un nouveau règlement, du 7 août 1897) et s'étendant transversalement d'un bord à l'autre; enfin les elaims-établis sur des bancs (bench daims), et dont la forme et les dimensions sont les mêmes que celles des dry diggings. La propriété d'un daim s'acquiert par voie d'occupation, à la condition d'en marquer les limites au moyen de poteaux placés

aux quatre angles, 'sur l'un desquels est inscrit le nom du mineur avec la date du bornage, et d'en .faire la déclaration dans le délai de trois jours au Commissaire des mines du district,

si le daim est à moins de 10 milles de la résidence de ce dernier, un délai supplémentaire étant accordé pour les -distances plus grandes, à raison d'un jour pour chaque dizaine de milles en plus, ou fraction de dizaine. Le propriétaire d'un daim doit payer un droit de $ 15 pour la première année, et de $ 100 pour chacune des années suivantes (ce dernier chiffre a été réduit à $ 15 par le règlement ,du 7. août 1897).