Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 182]

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RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU

356 LAMPE DE SURETÉ A RALLUMEUR SYSTÈME LAUNE

façon rigide la tige I, qui constitue le pousse-allumettes proprement dit. Un bouchon à vis K, dans lequel sont aménagées des cavités pour le passage des tiges C et I, obture complètement le logement du barillet ; il est fixé dans sa position exacte (correspondant à la mise en regard _de la tige I et d'un canal de l'allumoir) au moyen d'une vis L traversant tout le réservoir. La longueur de la tige I est telle qu'en tirant le plus possible à soi la tige C hors du réservoir l'extrémité de la tige I soit dégagée du canal du barillet dans lequel elle était engagée. On conçoit donc que, dans cette position, on puisse faire tourner la tige C d'un neuvième de circenférence,. ce qui amène le canal suivant du barillet vis-à-vis de la tige I; en poussant alors le bouton G, la tige I s'engage dans ce nouveau canal et chasse l'allumette qui s'y trouve contre le frottoir R. On comprend aussi que, la tige C étant à fond de course.. hors du réservoir, on puisse, par une rotation du bouton G, faire tourner le barillet pour le charger d'allumettes'.

C'est la partie qui constitue l'organe le 3' Allumoir. plus original du rallumeur imaginé par M. Laune. Dans les rallmneurs à allumettes Catrice, et Guichot, que nous avons décrits dans un rapport précédent (*), l'allumette reste parallèle à la mèche, et il faut en général, après l'allumage de l'allumette, incliner convenablement la lampe pour que la flamme de l'allumette Vienne lécher la mèche. Au con-

traire, dans l'allumeur Laune, en. même temps que la manuvre du pousse-allumettes enflamme celle-ci par frottement contre le ressort rugueux R, un organe spécial, manoeuvré par le pousse-allumettes, fait basculer l'allumette qui vient se placer horizontalement au-dessus (*) Annales des Mines, 9 série, tome XT, pp. 250 et suivantes.

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de la mèche, et à une distance très faible, dans la position même où l'on placerait l'allumette avec la main pour allu-

mer la lampe. Cet organe est formé par une plaque M munie d'un orifice à travers lequel passe l'allumette avant d'atteindre le frottoir. Cette plaque mobile autour d'un axe horizontal porte

un ergot N, percé d'un oeil dans lequel passe la partie amincie D du pousse-allumettes. Quand on enfonce celui-ci dans le réservoir, au moment où l'allumette arrive

contre le frottoir, la partie carrée du pousse-allumettes entraîne l'ergot N et fait par suite basculer la plaque M qui amène l'allumette au-dessus de la mèche. L'allumette se consume et, la lampe rallumée, on laisse le pousse-allumettes dans la position correspondante, où l'on peut d'ailleurs le maintenir avec la partie recourbée de l'émouchette sous le réservoir. Quand la lampe s'éteint et qu'on veut la rallumer, on tire le bouton G à soi, et l'écrou E de la tige D ramène dans ce mouvement la plaque M dans la position horizon-

tale prête à recevoir l'allumette suivante lorsque, par rotation du barillet et nouvelle manoeuvre du pousseallumettes, on projette l'allumette hors du barillet. Au point de vue de la sécurité, il est évident que le rallunieur Laune ne peut modifier en quoi que ce soit les propriétés de la lampe à laquelle il est adapté, à la condition, facile à réaliser, que le bouchon obturateur K soit convenablement construit, et ne laisse pas entre les tiges C et I et leur logement un jeu suffisant pour permettre la propagation de l'explosion d'un mélange inflammable. D'autre part, l'inflammation du mélange explosif à l'intérieur de la lampe ne peut allumer (et encore bien difficilement) qu'une allumette à la fois par l'orifice d'Introduction des allumettes : l'effet produit sur le mélange explosif ne peut donc différer sensiblement de celui de la flamme même de la lampe.