Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 143]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

278

ÉTUDE SUR LES GÎTES MINÉRAUX DE LA CORSE

Pierre à pldtre. Le gypse n'est connu qu'en un seul point, au col de San-Quilico, encore n'y existe-t-il qu'en masse insignifiante ; il n'a jamais été exploité. Amiante. Cette fibre minérale est un produit cons-, tant dans les schistes lustrés de la région du nord-est. On l'observe généralement sous forme d'auréole autour des massifs serpentineux, marquant leur ligne de contact avec les schistes amphiboliques. Cette auréole se réduit souvent à quelques centimètres d'épaisseur et ne peut donner lieu dans ce cas à aucune exploitation, mais il est rare qu'elle fasse complètement défaut. C'est dire qu'il ne peut être question de citer ici tous les endroits on ce minéral a été rencontré. Nous devons cependant signaler comnie plus particulièrement désignées, au point de vue des recherches qu'on y pourrait faire, les localités suivantes : environs du col de San-Pietro et du col d'Orezza, à l'ouest de Piedicroce ; Saliceto, San-Lorenzo et plus généralement la région qui entoure le San-Pedrone ; environ de Moïta, de Sant'Andrea di Cotone, au sud de Cervione de Lugodi-Nazza, de Piève, etc., etc. Le gisement de Piétra Mala, au sud de Sant'Andrea, a, pendant plusieurs années (1887-1891), fourni à la consommation quelques centaines de tonnes d'amiante d'assez bonne qualité,; un petit atelier de lavage et de prépara-. tion avait même été créé pour le traitement de cette fibre dans le local des docks de Bastia. Dans ces dernières années là production a baissé, et le gisement paraît sinon épuisé, du moins insuffisant pour permettre une

eXploitation rémunératrice.

L'argile servant à la fabrication des tuiles, des briques, des poteries diverses, est assez rare en Corse, et surtout sa qualité laisse beaucoup à désirer. Cette industrie est donc presque inconnue dans l'ile, sauf en quelques rares localités du cap Corse.

ÉTUDE SUR LES GÎTES MINÉRAUX DE LA CORSE

279

EAUX MINÉRALES.

Nous terminerons ce chapitre en disant Généralités. quelques mots des eaux minérales. Celles-ci sont .assez abondantes et peuvent se rattacher à deux types très différents, celui des bicarbonatées ferrugineuses et celui des eaux sulfurées sodiques.

Les premières, .que. nous désignerons sous la ,dénomination - générale d'eaux du type Orezza (*), du nom de la principale source et de la plus anciennement connue, -sont toutes localisées dans le centre de la région occupée par les schistes seriSources bicarbonatées ferrugineuses.

citeux.

.

Elles sont au nombre d'une vingtaine environ, remarquablement groupées le long d'une droite orientée S. 70 E. (ligne MN de la carte, Pl. V), soit à peu près la direction moyenne de la crête du San-Pedrone, qui domine du côté

de l'ouest le principal groupe de ces sources, celui de Rapaggio-Stazzona. Cette ligne, qui coïncide d'ailleurs grosso modo avec les cluses des vallées supérieures du Fium'Alto et de l'Alésani paraît correspondre à une grande faille passant par le col de Sant'Antonio, situé entre Casabianca et Ortiporio, et par celui qu'emprunte la route nationale n° 197, entre les vallées d'Orezza et d'Alésani ("*).

Dans ce qui va suivre nous passerons successivement en revue ces diverses sources et donnerons pour chacune d'elles ses principaux caractères. (*) Il

est bien entendu que nous n'entendons pas dire par là que

toutes ces eaux aient exactement la même composition et partant les mêmes propriétés; à défaut d'autre preuve, les quelques analyses que nous donnerons plus loin prouvent surabondamment qu'il n'en est rien. (**) Ce col est à 1.500 mètres environ à l'ouest de celui d'Arcarota par

equel passe l'ancien sentier muletier. Tome XII, 1897.

19