Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 134]

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souvent 50 p. 100 par simple scheidage, dominent. C'est là aussi qu'on a trouvé autrefois, d'ailleurs toujours el. faible quantité, du cinabre mélangé 'à la stibine ; mais on ne rencontre plus guère aujourd'hui-ce minerai de mercure.

La direction du filon de Fossato-San-Martino est à peu près N. O. S. E. ; le pendage assez variable, mais

souvent inférieur à 45°, est vers le sud-ouest. Un autre centre d'exploitation plus récent, mais qui pendant plusieurs années a alimenté à lui seul la production de la mine de Méria, est' celui de Vallone, situé plus à l'est, à flanc de coteau, dans le bassin du petit ruisseau de Fiumicella. 11 présente sur le précédent le grand avantage qu'il - pourra être exploité en vallée pendant long-

temps encore, grâce au travers-bancs Orenga, long de 432 mètres, qui a été percé à une. quarantaine de mètres sous les régions déjà dépilées. Le filon a été suivi à Vallone sur une longueur de plus de 700 mètres ; il s'en faut toutefois de beaucoup qu'il soit minéralisé sur toute cette étendue, mais il présente trois ou quatre colonnes riches qui ont suffi à alimenter l'exploitation pendant de longues années. Son orientation est à peuprès est-ouest, et son pendage vers le sud assez variable; le filon est souvent redressé sous des inclinaison:

qui dépassent 80°. Le minerai bacillaire et. en grande lamelles de Fossato San-Martino est très rare à Vallone, ce sont plutôt les variétés aciculaires et feutrées qui y dominent. (f). (*) Nous ne pouvons songer à citer tous les filons sur lesquels il a été

fait des recherches plus ou moins fructueuses dans la concession di.

Méria ou dans les terrains avoisinants, nous citerons seulement 1° Celui de Valle-alla-Vena à environ 1.200 mètres au sud-ouest de San-Martino, qui s'est présenté bien minéralisé près de son affleurement (10 centimètres d'épaisseur réduite en minerai à grandes lamelles), mais qui n'a pas tardé à disparaître en profondeur; 2° Celui de Chioso, entre San-Martino et Fiumicello, qui parait être un Croiseur du filon de Vallone ; 3° Le filon de Castellèse, situé en face et un peu en aval de Fiumicelle,

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A la mine de Méria est annexée, depuis 1893, une petite usine située à Minelli, au nord de Bastia, comprenant deux batteries de 12 creusets chacune et oit l'on fait le régulé. C'est actuellement la seule usine métallurgique de la Corse: Cette mine-a produit un total de 8.020 tonnes de mine-

rai marchand, dans la période de quinze ans s'étendant dé 1880. à 1894 inclus. Mine d'Ersa Cette mine (*), qui a été autrefois assez

prospère, est restée presque inexploitée de 1884 à 1890. Elle n'a. repris un peu d'importance que dans ces dernières années. La raison en est que les premiers concesionnaires, ayant exploité toute la-partie en amont-pendage, ont 'été arrêtés par des venues d'eau considérables dès qu'ils ont tenté l'exploitation par puits. Ils ne sont donc guère descendus au-dessous de 50 mètres de la sur-

face et n'ont pas essayé de lutter davantage contre l'erivahisSement progressif des eaux.

Les travaux ont été repris en 1891, simultanément par sur la rive gauche du ruisseau de Méria. Ce filon, également croiseur de celui de Vallone, a aussi donné pendant un certain temps les plus belles espérances, tant à cause de son épaisseur que de la belle qualité du minerai, mais cette richesse n'a pas tardé à disparaitre à l'avancement; 4° Ceux de Canajo, au voisinage de la route de 'Fiumicello à la Marine, de Sozio Soprano et Sozio Sottano, près du sentier de Vallone à Méria; 0° Enfin celui de Tufi Bianchi, qui est en dehors de la concession de Méria, sur le versant opposé, au sud du Monte Castello (Pinzu alla Grettole) et qui paraît être d'une certaine importance. Il a donné lieu autrefois à une demande en concession, qui a été rejetée pour cause d'insuffisance de travaux. (*) La mine d'Ersa était la seule connue à l'époque (1820) où Guey-mard visita la Corse, encore n'y avait-il été fait que de simples fouilles superficielles. D'ailleurs 4 cette époque, l'antimoine était peu recherché', ses applications étant encore plus restreintes que de nos jours.

On comprend aussi que la découverte de l'antimoine ait été faite d'abord à Ersa et non à Méria ou à Luri, encore bien que les filons y soient peut-être plus abondant. Dans ces dernières localités, en effet, la région où on les observe est presque entièrement couverte par des maquis, tandis qu'à Ersa la colline où on a rencontré tout d'aborece minerai est surtout occupée, entre Botticella et Granaggiolo, par des jardins ou des cultures.