Annales des Mines (1897, série 9, volume 12) [Image 25]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

7

SATURATION HYGROMÉTRIQUE DE L'ÉCORCE. DU GLOBE 43

42 SATURATION HYGROMÉTRIQUE DE L'ÉCORCE DU GLOBE

dans leur gisement, c'est leur durcissement ultérieur par le fait de leur exposition à l'air. Il est donc naturel et logique, quand on se livre à des recherches sur l'eau d'imprégnation des pierres de taille,. de faire en même temps des essais sur la résistance de ces pierres à l'écrasement. Toutefois ces essais ont été

Ces résultats, si restreints qu'ils soient, donnent lieu de se demander s'il y a nécessairement une différence, pour un même échantillon, entre la quantité d'humidité qu'on peut lui faire absorber par un séjour dans l'eau et celle qu'il contient naturellement au sein de la terre. C'est dans ce sens que Delesse s'eSt prononcé dans son mémoire. Guidé, semblé-t-il, plutôt par les idées qui ,avaient cours que par les résultats de ses propres expériences, il a affirmé d'une façon beaucoup trop absolue que

1.il

les roches, au sein de la terre, « n'ont pas à beaucoup près toute l'eau qu'elles peuvent retenir et sont loin d'en être saturées ».

rarement entrepris, parce qu'ils exigent des appareils spéciaux. Nous avons nous-même été conduit à étudier, à diverses reprises, l'affaiblissement des roches calcaires imprégnées .

Il n'avait probablement en vue que les- gisements tout à fait superficiels sur lesquels ont porté, d'ailleurs, la plupart de ses recherches. Ce qui porte à le penser, ce sont , les lignes suivantes du même auteur « L'eau de carrière contenue dans les roches doit varier, dans certaines limites, avec les saisons et augmenter à la suite des grandes pluies., » Restreignant, aussitôt après, la portée de cette indication, Delesse ajoute « Toutefois, pour les roches se trouvant à une petite profondeur au-dessous du sol, il est.probable qu'elle reste à peu près constante. On s'en rendra compte en obser-

vant que l'eau qui pénètre dans le sol est seulement une fraction de celle qui tombe à la surface, que, de plus, l'eau

de carrière est retenue dans la roche par des affinités puissantes, qu'elle ne peut guère s'évaporer ni s'égoutter, qu'elle s'introduit surtout 'par capillarité et qu'elle provient en partie des happes souterraines inférieures. » Ce sujet sera éclairci plus loin. -

d'eau. C'est pourquoi nous nous en occuperons en même temps que de la détermination de l'eau de carrière, qui est

notre principal objectif. Car nous nous sommes rendu compte de la difficulté que nous aurions à traiter les deux sujets séparément, sans nous exposer à des redites ou bien

sans nuire à l'un ou à l'autre d'entre eux. L'affaiblissement dont il s'agit ne surprend personne, parce .que chacun sait que certaines substances, telles que les argiles, la craie de Meudon, etc., s'amollissent au contact de l'eau jusqu'à s'y délayer. L'explication. scientifique de ce phénomène n'est pas encore donnée. A ce sujet, Ch. d'Orbigny fait la remarque ingénieuse qu'il

est plus aisé de casser un verre plein d'eau qu'un verre vide. « En effet, écrit-il, une roche- plus ou moins poreuse

résiste jusqu'à un certain point à la percussion, car le choc est alors arrêté par les pores et ne -peut se communiquer à la masse entière. Mais, si l'eau vient à remplir tous les pores, comme elle est presque incompressible, elle détruit l'effet de la porosité et l'annihile, en rendant la roche compacte et facile à briser ; c'est effectivement ce qui a lieu pour le silex, qui est une roche poreuse contenant une assez grande quantité d'eau de carrière (*). »

Diminution de la résistance des roches imprégnées d'eau.

- Ce qui, depuis nombre d'années, a appelé l'attention -

des maîtres carriers .sur l'eau, que contiennent les pierres

(*) Description des roches-composant l'écorce terrestre et dès terrains cristallins constituant le sol primitif, par Ch. D'OBBIONY ;'18G8.