Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 128]

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D'UNE MACHINE A VAPEUR

CONSOMMATIONS THÉORIQUES

échelle, comprenant toutes les pressions des tables de Regnault de Okg,1

28kg,5. Je pense que la loi de la ligne

droite resterait vraie à très peu de chose près dans cette énorme étendue.

Continuerait-elle de subsister beaucoup au delà ? Ce n'est pas vraisemblable. Je crois que les lignes d'égalé consommation du premier abaque se déformeraient en approchant de la <, pression critique » de la vapeur d'eau :

200 kilogrammes par centimètre carré. Les expériences de MM. Cailletet et Mathias (*), sur l'acide carbonique et le protoxyde d'azote, prouvent que la chaleur de vaporisation s'annule au point critique, conformément à la formule de Clapeyron, et que sa dérivée par rapport à la température y devient infinie; on en déduit aisément que,

si cela est vrai aussi pour la vapeur d'eau, les lignes d'égalé consommation doivent s'incurver près de la pression critique en se raccordant tangentiellement avec la droite parallèle à l'axe des log p, correspondant à la pression P au point Critique. Il serait intéressant de rechercher si les autres vapeurs donneraient lieu à des abaques et à: des constatations analogues: c'est bien probable ;- mais les déterminations expé-

rimentales relatives à leur, chaleur de formation ne sont sans doute pas encore assez nombreuses, ni assez précisés pour pousser la vérification aussi complètement que pour l'eau.

Observons, en terminant, que les abaques se sont offerts à nous comme un instrument de. recherehes très précieux, puisqu'ils nous ont permis de découvrir une loi et

une formule curieuses, absolument inattendues a priori. Sur la Pl. V sont tracés lés Eniploi des abaques. deux abaques. Pour le. premier, il faut faire abstraction (*) CAILLETET et MATHIAS, Journal de Physique, 1888.

Annales de Chimie et de Physique, 1890.

E. MATHIAS,

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des trois échelles linéaires AB, CD et EF qui constituent le deuxième abaque. La consommation K qui correspond à un groupe de valeurs de P et- de p se trouve en voyant comment est placé par rapport aux lignes obliques cotées, lignes d'égales consommations, le point dont l'abscisse est p sur l'échelle inférieure, et dont l'ordonnée est. P "sur les

échelles latérales. Par interpolation graphique, soit à vue, soit mieux à l'aide d'un décimètre, on estime facilement K à quelques unités près sur la deuxième décimale, ce qui fait une approximation de moins de '1 centième, plus que suffisante pour les besoins de la pratiqué. Ainsi on trouve, pour P. = 5kg,4 et p Pe,1 (absolus),

que le point qui 'donne K tonibe entre les lignes cotées 9 et 10, etlout près de cette dernière, la .consommation K correspondante est voisine -de 9,9. Dans le deuxième abaque, les points. P, p et K, des trois échelles, qui se correspondent, Sont en ligne droite. Pur conséquent, pour trouver K, il faut tirer une ligne. droite, avec le bord d'une règle, ou avec un fil tendu, joignant le point de l'échelle AB, à. gauche, qui -marque la pression P, à celui de l'échelle CD, à droite, qui marque p. Cette ligne droite coupe l'échelle oblique EF au point dont

la cote, estimée à vue, donne K. Il faut, bien entendu, avoir soin, pour ce tracé, de tenir la feuille du dessin bien plane.

Les deux abaques permettent encore de trouver la vitesse d'écoulement y de la vapeur, laquelle vitesse est liée à la consommation -K par la relation Kt),

2g

= 270.01)0.

Les lignes ou points d'égales consommations. sont donc aussi des ligues d'égale vitesse d'écoulement-.