Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 334]

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NOTE SUR LES DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU 661

660 NOTE SUR LES DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU.

Pour 3 trous de sonde Voisins, forés dans la veine

Frédéric, qui avaient indiqué des pressions variant de Pg,20 à 54-,70 à des profondeurs comprises entre 9 et 12 mètres, la pression n'a baissé, en moyenne, que de 1/3 dans l'espace de deux années. A la mine de Treuil, M. Petit a observé, à une profondeur de 4,50, une pression de e,10 ; cette dernière était encore de 2,2o après six semaines. Ajoutons, enfin, qu'en Belgique, d'après des expériences déjà anciennes, on aurait constaté, au fond de .certains solidages des mines de Bellevue, des pressions atteignant 18 et même 23 kilogrammes (*). De cet ensemble de faits concordants observés en Angleterre, en Belgique et en France, il est permis de conclure que la houille présente parfois une Compacité telle qu'elle peut être, dans le domaine de la pratique, considérée comme imperméable au grisou.. D'autre part, la fréquence des dégagements spontanés survenus notamment en Belgique, l'importance des projections de charbon pulvérulent qui en sont la conséquence, montrent que, dans certains massifs, la houille est, à proprement parler, explosive (**) ; elle présente une perméadégage simultanément sur bilité telle que le grisou notable, entraînant avec lui le charbon qu'il une superficie

pulvérise,' absolument comme dans une bouteille

de

champagne l'acide carbonique entraîne le liquide à l'état pulvérulent. Toutefois, il importe de remarquer que ces massifs explosifs ne s'étendent que sur des .superficies restreintes et le plus souvent minimes. On constate, en effet, que les PERNOLET et Aomi,Los, Rapport de mission en Belgique fait à la Commission du grisou (page 18). (*") On retrouve, en effet, alors des phénomènes analogues à l'explo-

sion d'un réservoir à gaz comprimé : violente expansion de gaz avec projection de matières et bruit plus ou moins intense.

vides qui résultent des dégagements spontanés, même les plus intenses, sont peu étendus. Ainsi, celui créé par le dégagement qui fit, le 3 avril 1885, 1.8 victimes à Marcinelle-Nord, n'avait que 2 mètres de largeur sur 2 mètres de profondeur. Le fait, déjà signalé ci-dessus, de dégagements instantanés survenus successivement dans une même couche

en des points rapprochés les uns des autres,

prouve également le peu d'étendue occupée par les massifs explosifs. L'existence de massifs perméables explosifs, et entourés de massifs imperméables, paraît donc justifiée. Elle rend

bien compte, d'ailleurs, de la plupart des faits observés. Ainsi, les forages ne doivent, vu leur faible diamètre, donner lieu à aucun dégagement tant qu'ils restent dans le massif imperméable ; il suffit qu'il reste au fond du trou une cloison de charbon compacte, de quelques décimètres ou peut-être même de quelques centimètres, peur gîte cette cloison résiste à la pression du grisou. Si, au contraire, on s'approche du massif perméable et explosif par une galerie à large section, la paroi, ayant à supporter une pression souvent fort élevée, pourra être projetée, quand bien même le chantier serait encore à une distance de plusieurs mètres du massif dangereux. On s'explique très bien ainsi pourquoi les sondages ne donnent le plus souvent aucune indication utile. Il faudrait, pour qu'ils remplissent le but désiré, qu'ils eussent de grandes longue-tirs il faudrait, en outre, qu'ils fussent assez nombreux pour opérer une reconnaissance complète en avant des chantiers ; cette double condition est d'une réalisation difficile dans la pratique des mines

Un ancien Ingénieur aux mines de l'Agrappe, M. Bufrane,

avait observé que dans ces mines les quartiers qui avaient donné lieu à des dégagements instantanés étaient groupés

par zones. Ces dernières, qu'il appelle zones infestées, seraient « entourées de parties plus dures, plus coin-