Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 104]

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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES"

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

ment au point de vue de. l'acide phosphorique et du fluor sur une craie phosphatée à grains brunâtres appartenant -au niveau de la craie de Ciply.

phatée dans l'étage suessonien de la province d'Alger,

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notamment près de Boghari, sur la rive droite de la haute vallée du 'Cheliff ; mais l'importance de cette découverte

pour la région algérienne ne lui apparut véritablement fi FI

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On voit que, d'une façon générale, les phosphates de la craie sénonienne ont une composition qui les rapproche

beaucoup des apatites, en même temps que, sous les nicols croisés du microscope polarisant, ils présentent, comme elles, le caractère de la croix noire. Terrain éocène (Algérie et Tunisie).

Les gîtes de phosphates sédimentaires reconnus depuis quelques années en Algérie et en Tunisie appartiennent à l'Eocène inférieur ou Suessonien. Les vaillants explorateurs, qui ont débrouillé la constitution géologique du nord de l'Afrique, ont reconnu, entre la mer et le Sahara, deux bandes phosphatées très étendues, l'une qui traverse le sud du Tell et quelques hauts plateaux, l'autre dans la région de l'Aurès, de Tebessa et de Gafsa :

ces deux bandes se relient, d'ailleurs-, entre elles par quelques témoins reconnus sur les- Hauts-Plateaux. Elles marquent les rivages de la mer suessonienne; qui paraît

s'être avancée encore bien plus au sud ; car Tissot et MM. Thomas, Pomel et Rolland ont retrouvé des lambeaux de formations suessoniennes au7delà de l'Atlas saharien. C'est à M. Philippe Thomas que l'on doit les premières découvertes de gisements de phosphate de chaux en Algé*

rie et en Tunisie. Dès 1873 il avait reconnu l'existence d'une zone phos-

que plus tard (*), lorsque, poursuivant ses explorations en Tunisie, il trouva dans le sud 'de la Régence, en 1885, les grands gisements phosphatés de Gafsa, occupant la même place que la zone de Boghari, mais avec un développement beaucoup plus considérable, à la base des assises de l'éocène.

Dans le mémoire qu'il a consacré à la description des gisements de phosphate de chaux des hauts plateaux de la Tunisie » (**), M. Thomas rappelle ce qu'avait écrit, en '1878, l'Ingénieur des Mines Tissot, mort trop tôt pour avoir pu réaliser ses projets : La relation constante du terrain suessonien avec les régions fertiles en céréales, disait Tissot (***), permet de penser que le phosphate de chaux y existe. La structure y est, d'ailleurs, fréquemment noduleuse. Des recherches seront faites à ce point de vue. On parviendra peut-être à trouver là un élément de trafic important, soit pour l'exportation, soit pour fertiliser certaines régions, qui, comme la plaine de Bône, .sont connues pour leur peu d'aptitude à donner des. céréales..; » Les vues théoriques de Tissot au sujet des phosphates

éocènes ont trouvé leur première confirmation dans la Tunisie, cet ancien grenier de Rome, grâce aux patientes recherches et aux heureuses découvertes de M. Ph. Thomas et de ses émules. Il n'est que juste de rappeler ici les belles études de Coquand et de MM. Pomel et Pouyanne, qui ont fait connaître l'éocène algérien, les récentes explo(*) Comptes Rendus, 30 janvier 1888. (**) Bull. de la Soc. géol., 1891, p. 370. (*"*) Notice géologique sur le département de Constantine : Exposition universelle de 1818, p. 35. Tome X, 1896.

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