Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 86]

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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

Phosphates alumineux.

porter la formation de certains phosphates alumineux, comme ceux des cavernes qui ont été récemment étudiées dans l'Oranais et dans l'Hérault. M. Armand Gautier a décrit avec détail (*) les décou-

C'est aussi à l'action des eaux superficielles ayant lavé des débris organiques phosphatés, qu'il convient de rapOn voit que lés teneurs en fluor et en acide phosphorique ont augmenté dans la partie insoluble et sont devenues moindres dans la partie dissoute ; cela se comprend aisément, parce que le phosphate naturel renfermait du carbonate de chaux, qui s'est dissous plus aisément que le fluophosphate. Mais le rapport entre la teneur en fluor et la teneur en acide phosphorique n'a pas varié d'une manière bien sensible.

Répétée sur un os fossile riche en fluor, l'expérience a donné des résultats analogués p205

fi

Côte d'Halitherium en poudre.

18,85

1,67

Résidu indissous

20,02

1,78

Partie indissoute

11,37

0,96

fi P20,

11.25 11.24 11.84

En opérant, au contraire, sur un os moins fluoré, on observe une diminution sensible dans la teneur en fluor de la partie dissoute p205

fi

Os d'Acerotherium

35,70

0,89

Résidu indissous

38,20

0,97

Partie dissoute

10,42

0,11

P20,, 1

165

vertes qu'il a faites avec son frère dans la grotte de Minerve, située près du hameau de Fouzan (Hérault) sur la paroi rocheuse qui domine la rivière de la Cesse. -Il expose que cette grotte est ouverte suivant une faille presque verticale, qui met les schistes dévoniens en contact avec le calcaire éocène à Alvéolines. On a trouvé dans Cette caverne . une riche collection d'ossements

d'animaux quaternaires et d'abondants dépôts de phosphates, dont la masse peut, dit-il, dépasser 120.000 tonnes. Cette masse ne comprend pas seulement des phosphates tribasiques de chaux, mais aussi des phosphates blancs, farineux, on il reconnut un phosphate hydraté bicalcique

(brushite ou maabrushite), déjà rencontré et décrit dans les guanos des Antilles, et un phosphate alumineux nouveau, auquel il donna le nom de minervite. L'analyse que j'ai faite de ce minéral (XLII), dont l'aspect rappelle celui du kaolin, montre ("") que c'est un phosphate hydraté et légèrement acide d'alumine et de potasse, avec traces d'ammoniaque, de chaux, de magnésie

40.1 1

39.5

phorite de Caylus (XX) ont donné P205

fi

Résidu indissous (85',23)

37,70

1,91

Partie dissoute (I,77)

13,28

0,53

1

i-)774

On est donc fondé à conclure de ces essais que les phosphates, dont la teneur en fluor est voisine de celle de l'apatite, sont presque intégralement dissous par l'eau chargée d'acide carbonique : la proportion de fluor baisse d'une façon peu sensible dans la portion dissoute. Au contraire, les os fossiles incomplètement fluorés abandonnent à l'eau carbonique une partie de phosphate, où la proportion de fluor est notablement moindre que dans la partie insoluble. On arrive à un résultat semblable en opérant sur un mélange de phosphate fluoré et de phosphate sans fluor. Par exemple 10 grammes d'un

mélange à parties égales de phosphate de Beauval (LXX V111) et de phos-

Pf'0,

fi

19.7

25.0

On voit que le phosphate tribasique de chaux est plus soluble que le phosphate fluoré, puisque le rapport entre les quantités du fluor et (l'acide phosphorique a diminué dans la partie dissoute et augmenté dans la partie indissoute. (*) Annales des Mines, 1894, Pr semestre. (**) Annales des Mines, 1895, 2° semestre, p. 319.