Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 16]

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APPLICATIONS GE.OLOGIQUES

DE LA SPELÉOLOGIE

lation des eaux souterraines »; elle a rendu praticable

11 en est un autre où les travaux d'élargissement ont dfi être arrêtés, devant la persistance du rétrécissement des parois-; c'est la grotte des Morts,. près de Trieste (Les Abîmes, p. 475), qui a inutilement fait perdre 20.000 francs et quatre vies humaines. Ceux où il faudrait essayer la désobstruction se présentent, au fond atteint actuellement, sous trois

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cette « classification rationnelle de ces mécanismes », que

M. Daubrée, en 1887, déclarait « très difficile, sinon impossible, si l'on tient compte de l'impuissance où se trouve l'observateur de suivre ces dispositions jusqu'à une grande profondeur » (Eaux souterraines, I, p. 129).

Pénétration profonde par les abîmes.

Cette uvre

de pénétration profonde, si importante pour la connaissance et la régularisation artificielle du régime des sources, peur

la main-mise sur une foule de i-servoirs souterrains inutilisés, en est à peine à ses débuts : elle est restée, jusqu'à présent, dévolue à l'initiative privée de trop petits groupes de spécialistes ; il lui faudra l'appui des pouvoirs publics et le concours de nombreux adeptes pour progresser comme elle doit le faire. La traversée complète d'un

des grands 'Causses languedociens sur 400 à 500 mètres d'épaisseur, de la gueule d'un haut aven à l'issue d'une source basse, n'a pas encore pu être effectuée, à cause des difficultés qu'elle présente et des coûteux travaux qu'elle entraînerait. Bien que l'eau, certainement, la réalisé, il n'est même pas encore prouvé qu'elle soit matériellement possible pour l'homme. Les gouffres jusqu'ici explorés ont, en effet, conduit aux constatations et réflexions suivantes. Il en est deux qu'on a débouchés, l'un très facilement,. le Tindoul de la Vayssière (Les Abîmes, p. 68 et 239), l'autre, à l'aide de travaux considérables, le Trebiè (V. sîtprà) et qui ont mené à des rivières souterraines. Il en est un au contraire qu'on a- rebouché en y jetant des pierres : c'est celui de Calmon (Lot ; Les Abîmes, p. 330),

où MM. Pons et l'abbé Allie, en 1895, n'ont pas pu refaire (*) notre première exploration de 1892. (*) Spelunca, Ir 4, 1895, p. 130.

aspects différents : 1° Bouchés par des talus de pierres, des amas de sable,

ou des 'concrétions stalagmitiques, à travers lesquels l'eau filtre, et dont l'accumulation n'est peut-être due

qu'a un court rétrécissement des fissures naturelles : ainsi Gaping-Ghyll (Yorkshire, Angleterre) (*) absorbe,

dans son fond de gravier, -la cascade qui se précipite dans sa cheminée haute de 100 mètres et qui, 1.600 mètres

plus loin et 50 mètres plus bas, ressort à IngleboroughTrouchiols (Causse Noir.; 130 mètres) se Cave ;

termine de même, et ses eaux de suintement doivent reparaître par une, . source riveraine de la Dourbie ; mais ici la descente inconnue atteint l'épaisseur de 270 mètres. Qui sait s'il ne suffirait pas d'un léger déblai dans les éboulis des avens de Dargilan, de Fontlongue , de G-anges et de Jean-Nouveau, pour conduire aux prolon-

gements des grottes de Dargilan (Lozère), Saint-Marcel (Ardèche), G-anges (Hérault) et aux canaux mystérieux

de Vaucluse? Les stalagmites ou les pierres une fois enlevées au Marzal et à Vigne-Close (Ardèche), à Plana-

grèse et aux Brantites (Lot), à Padriè et à la KosovaJama (Istrie) (**), etc., que ne trouverait-on pas en arrière ?

2° Arrêtés, en apparence, par une argile imperméable, plus ou moins imprégnée d'eau : à bu Cervi (Vaucluse), à (*) E.-A. MARTEL, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 6 janvier 1896 ; et la Nature, n° 1182, 25 janvier 1896. (**) Spelunca, n. 1 (1895).