Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 327]

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BULLETIN

Danube et 8 kilomètres de Pozarevac; ils occupent 14 hommes; ceux de I. Costolac (d'àge tertiaire) sont dans la même région, tout à côté du Danube, et occupent 44 hommes ; à Kamenac, également -à 7 kilomètres de Pozarevac, il y a une dizaine d'hommes occupés sur des lignites tertiaires. En Bosnie, le lignite est également tertiaire. La mine de Krelm, ouverte en 1885, donne un charbon assez propre; mais ayant un pouvoir calorifique faible, qui est employé

dans lé pays pour le chemin de fer, les salines de Tuzla, les sucreries d'Usora, près Doboj ; '70 p. 100 des ouvriers y sont des

indigènes (musulmans et chrétiens) ; 30 p. 100, des AustroHongrois. On les paye environ 3 francs par jour. La mine de Zenica, ouverte en 1880, a alimenté la ligne de la Bosiut jusqu'au moment où on a mis en exploitation le charbon plus propre de Kreka, qui lui a fait concurrence ; actuellement, l'exploitation y a repris pour les usines de Serajevo; le prix sur pfaee est de 4 à 12 francs la tonne. Au moment de la construction de la ligne de la Narenta, on a, en outre, ouvert, près de Mostar, une petite mine de charbon qui

647 fut visitée, en 1835, par le baron Herder, et reprise en 1840. Les résultats furent plus que médiocres; de 1847 à 1858, Majdanpek BULLETIN

perdit 6 millions, sans compter le travail gratuit imposé aux habi-

tants. La mine fut donc abandonnée en 1858. En 1860, on la concéda à une Compagnie française, qui fit faillite en 1866; sans

avoir commencé aucune exploitation sérieuse. Il y eut encore deux fois un résultat semblable par des Compagnies formées en 1868 et 1881, et enfin, actuellement, on fait une nouvelle tentative

qui est, paraît-il, menée avec plus de suite que les précédentes. Le gîte est formé en profondeur de divers sulfures métalliques, le long d'un pointement éruptif Nord-Sud de 4 kilomètres de long et 600 mètres de large, dans les calcaires jurassiques dolomitisés; mais les minerais exploités sont surtout des produits d'altération superficiels et oxydés : phillipsite, chalcopyrite, cuivre gris; cuprite, cuivre natif, chrysochole, chessylite, malachite, magnétite,

hématite, blende, galène, etc...,lenant de 2 à 8 p. 100 de cuivre, avec beaucoup de kaolin (produit de décomposition de la roche

a été bientôt abandonnée en 1887.

éruptive). De 1870 à 1890, on en a tiré 57.000 tonnes de minerai de cuivre, ou 2.419 tonnes de cuivre, valant 3 millions.

Fer. La seule mine de fer un peu importante, dans la région dont nous nous occupons, est celle de Varès, en Bosnie, à 26 kilomètres dé la station de Podlugovi, sur la ligne de Serajevo à.Brod.

En 1890, on a extrait 6.178 -tonnes de minerai (203 tonnes de cuivre), avec des frais d'extraction montant à 14 francs par tonne de minerai, ou 423 francs par tonne de cuivre. Le traitement est fait au waterjacket américain.

Les prodnits de Varès avaient, au temps de l'occupation turque, une très grande réputation, qui s'étendait jusqu'en Asie-Mineure et en Égypte. L'annexion du pays àl'Autriche-Hongrie, en supprimant lés droits de douane protecteurs, a ruiné cette industrie primitive. Cependant, en 1890, le gouvernement a pris la chose en main, pour secourir la population du voisinage, ouvert une exploitation à ciel ouvert à Przici, près Varès, construit un-hautfourneau produisant 17 tonnes par jour, établi une fonderie, etc. Le minerai est surtout de l'hématite rouge, tenant 55 à 65 p. 100 de fer, et on a estimé le tonnage if. près de 25 millions de tonnes. Cuivre. La mine de Mea' npek, en Serbie, fait -partie de cette formation métallifère bien connue qu'on retrouve dans le Banat et la Hongrie, au contact de roches diverses, qualifiées de hanafites, et des calcaires jurassiques ou néocomiens. Son histoire, malheureuse, est celle de trop nombreuses mines métalliques : exploitée une première fois activement de 1719 à 1738, et détruite en 1738 par une bande de Bashi-Buazouks, elle

On obtient, en même temps, un peu de fer, mais seulement pour l'usage de la mine. Il existe, en Serbie et Bosnie, un certain nombre de Mercure. gisements de mercure renfermant souvent : en Bosnie, une association de cinabre avec barytine et cuivre-gris, ou stibine ; en Serbie, de cinabre avec galène et pyrite, c'est-à-dire faisant partie d'Une veine de sulfures métallifères complexes, contrairement à

ce qui se produit à Almaden et Idria, où le mercure est à peu près seul (*).

Au Mont Avala, à 3 kilomètres de la station de Ripanj, départe-

ment de Podunavlje, peu au Sud de Belgrade, on a découvert, en -1883, un gisement qui a été exploité quelque temps parl'Anglo(*) Voir nos Gîtes minéraux et métallifères, p. 705 et 706. Nous avons décrit, p.618, à Littai, en Carniole, un gite présentant la même association de cinabre et de galène, qui est moins exceptionnelle qu'on ne le pense souvent.