Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 321]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

DE M. DAUBRÉE

couvrent le sol et qui ont une action sur la terre végétale,' les chimistes, comme Boussingault, SchIcesing, Berthelot, Dehérain, étudient sans cesse l'action réciproque des éléments minéraux et des éléments végétaux. Si quelquesuns, comme Daubrée, s'appliquent plus spécialement à la recherche des rapports qui existent entre la géologie sidé-

donner -à M. de Molon notre grande médaille d'or en 1881, pour la découverte, en France, de nombreux gisements de phosphates exploitables ; enfin, il sut rendre justice. à tout

rale et la géologie terrestre, tous ensemble cherchett constater les effets de la température sur la composition du -sol et le développement de la production agricole. M. Daubrée l'a dit lui-même : ,( Les circonstances les plus cemplexes président à la formation de la terre végétale. 'Assurément, cette terre végétale est sous la dépen-

dance immédiate des masses sous-jacentes ; mais elle reçoit des apports provenant de distances plus ou moins grandes, soit par l'action de l'eau, soit par les mouvements de l'air. » Voilà pourquoi nous avons vu M. Daubrée, l'auteur des Études synthétiques de géologie expérimentale, l'auteur du grand et bel ouvrage sur les Eaux .souterraines, élever ses études vers les Régions invisibles du globe et des espaces célestes, et présider la Société nationale d'agriculture et le Bureau central météorologique de France.

L'agriculture est un art qui vit du secours de toutes les sciences naturelles. Pour bien servir l'agriculture, il faut se consacrer aux applications de la science et savoir résolument quitter la théorie pour entrer dans les détails de la pratique. Aussi, notre confrère M. Daubrée, reprenant la tradition d'Élie de Beaumont, avec une persévérance qui un véritable service, fut, pendant vingt ans, toujours attentif et zélé pour mettre en lumière la question nouvelle etcapitale des phosphates dans l'agriculture. Il fit valoir notamment le célèbre travail qu'Élie de Beaumont consigna dans nos Mémoires. en 1856, sur l'utilisation des phosphates naturels ; il contribua à faire

le inonde et, dans son discours de présidence, il résuma, comme un maître qu'il était, les leçons de sa haute expérience ; aussi. mérite-t-il aujourd'hui qu'on lui assigne le. premier rang parmi les propagateurs d'une des plus importantes découvertes touchant l'agriculture contemporaine. La renommée de M. Daubrée était universelle. L'Académie des sciences a partagé avec lui les honneurs qui

lui furent rendus par tous les savants du monde. Plus modeste sera la Société nationale d'Agriculture de France. Elle lui témoigne sa gratitude, en rappelant, en ce moment suprême, les conseils éclairés que M. Daubrée sut donner à nos agriculteurs ; elle ajoute à Ces souvenirs scientifiques les souvenirs intimes d'une collaboration de vingt

années, -dans laquelle chacun de nos confrères puise aujourd'hui les douloureux sentiments que nous déposons sur cette tombe avec la plus viveémotion.

DISCOURS DE M. HAUTEFEUME Membre de l'Institut, Président de la Société Française de minéralogie, AU NOM DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE.

Messieurs,.

An nom de la Société Française de minéralogie, je viens rendre un tribut d'hommages et de regrets au savant illustre, qu'elle était fière de compter parmi ses fondateurs.

M. Daubrée a été l'un de nos .présidents. Pendant de longues années, assidu à nos séances, il a fait partie du petit groupe de savants éminents qui se sont