Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 319]

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DE M. DAUBRÉE

DISCOURS PRONONCÉS. AUX. FUNÉRAILLES

en Prusse, en Autriche. Ce grand mouvement ne s'est pas

trop grand vide dans l'expression de nos regrets, si 1

arrêté, et la lutte féconde contre le grisou est plus que jamais à l'ordre du jour. Le nom de Daubrée y restera

l'École nationale supérieure des Mines n'apportait elle-même ici son dernier adieu à l'un de ses directeurs les plus

illustres, les plus aimés. Daubrée, entré comme Elève-ingénieur à l'École des Mines le 15 novembre 1834, y est revenu en 1862 comme professeur de minéralogie, à la mort de Sénarmont. Son cours était très soigné, attentivement descriptif, et très propre à former chez les auditeurs la connaissance des espèces minéfales. Après dix ans de cet enseignement, il fut appelé, en 1872, à la direction de l'École en remplacement de Combes, et la conserva jusqu'au moment de sa retraite, en 1884. Tous ceux qui ont -connu sa verte vieillesse pendant les douze années écoulées depuis cette époque seront uni-. Mmes à penser que la limite d'âge a des rigueurs, à coup sûr nécessaires au point dé vue général, mais qui, dans certains cas, peuvent constituer un véritable anachronisme. Le titre de Directeur honoraire lui fut alors conféré. D'utiles innovations ont été accomplies sous son influence. Je me bornerai à citer la création du cours de géologie appliquée et des conférences de paléontologie végétale, d'électricité industrielle, de statistique graphique. Ces dernières sont devenues ultérieurement le

point de départ de l'institution de deux autres chaires nouvelles. Il serait, d'ailleurs, ingrat d'oublier la générosité personnelle de Daubrée envers notre galerie de minéralogie, et les dons nombreux dont il l'a successivement enrichie.

En rendant ce dernier hommage à notre ancien direc-

teur, je ne saurais omettre un de ses titres qui ne doit pas être laissé en oubli. Il a été le président élu de la' Commission du grisou, qui a été instituée parla loi du 26 Mars 1877, et dont les remarquables travaux ont provoqué la création de commissions semblables en Angleterre,

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attaché. Que dire des précieux exemples que nous a laissés cet homme illustre et excellent ? Tous ceux qui ont eu l'honneur de servir sous ses ordres, mais nul peut-être plus que moi, ont éprouvé son dévouement si affectueux, si rempli

de sollicitude. Plein d'aménité et de courtoisie dans les rapports extérieurs, il possédait les qualités plus profondes

et plus rares sur lesquelles se fonde la sûreté des relations. Il était fidèle dans ses amitiés, et prévoyant pour l'avenir de ceux dont la carrière pouvait dépendre de lui. Nous conserverons pieusement le souvenir de cet homme de bien, de ce chrétien convUicti qui vient enfin d'échanger les grandeurs terrestres- conquises par son labeur, contre de plus hautes et plus essentielles destinées !

DISCOURS DE M. STANISLAS MEUNIER Professeur au Muséum d'histoire naturelle, AU NOM DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE.

Messieurs,

Je viens dire à M. Daubrée un dernier adieu au nom du Muséum .d'histoire naturelle, ou il occupa pendant phis

de trente ans la chaire de géologie. Je ne saurais remplir ce devoir sans une émotion que je n'essaierai pas de cacher. Appelé pendant près d'un quart de siècle à travailler continûment à ses côtés, admis à une collaboration

active à ses expériences et à ses écrits, je ne puis voir s'éteindre l'homme illustre qui fut mon initiateur dans la science, sans que surgissent du même coup, devant ma mémoire, les longues années vécues avec lui.