Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 302]

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LE FORMENOPHONE DE M. FIARDY Battements en 20 secondes. 0

Teneur en gaz d'éclairage.

0

3

1 'Millième.

9

2 millièmes

14

3

17

4 .

19

5

24 9.6

7 8

, 28 32

9

37

10

51

62

20

La courbe construite avec ces résultats est beaucoup plus régulière que celle qui résulte des expériences du 12 février. Elle est très voisine de la droite

y = (1 - d) x. En comparant nos propres expériences à la série, extrê-

mement nombreuse, de celles qui ont :été faites, dans les mêmes conditions, par M. Hardy, nous avons vérifié

que l'introduction de la constante a notablement augmenté la sensibilité de l'appareil. Les tuyaux étant bien réglés,

c'est-à-dire la constante étant bien connue, l'appareil Hardy indique la teneur en gaz d'éclairage avec une

approximation supérieure à un millième. On peut donc penser qu'il indiquerait à un millième près, environ, la teneur en grisou d'une atmosphère de mine. Le forménophone Hardy considéré comme appareil de mine.

Après tout ce qu'on vient de lire, et après les éloges l'inventeur, il que l'Académie des Sciences a décernés à

RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU

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est inutile d'insister sur l'intérêt que présente, au point de vue théorique, la méthode Hardy, et sur l'extrême ingéniosité que suppose, chez son auteur, la construction d'un appareil aussi sensible et aussi précis. Si une mine était un laboratoire, le forménophone devrait, à coup sûr, y avoir sa place. Il nous reste à voir si, les mines étant ce qu'elles sont, l'appareil Hardy peut y rendre des services ; si ces services ne seront pas achetés ait prix d'une trop grande dépense ou d'une trop grande sujétion; en un mot si l'appareil est pratique. Et d'abord, dans quelles parties de la mine le forménophone pourrait-il être installé ? Tel qu'il est actuellement, avec les dimensions des _souffleries et des tuyaux sonores, avec 1a nécessitéde placer le petit moteur.dans une boîte spéciale, et d'envoyer à ce moteur de l'air comprimé ou de l'eau sous pression, l'appareil n'est, point portatif ; on ne peut même pas dire qu'il soit aisément transportable. Ce n'est point un appareil de chantier. On ne pourrait l'installer qu'en des postes à peu près fixes, oh il fût à l'abri des chocs, oh il ne gênât pas les manoeuvres et où son installation fût, sinon tout à fait définitive, au moins destinée à durerlongtemps. Ces postes fixes, ou à peu près fixes, seraient donc choisis, ou sur le retour d'air général, ou sur des retours .d'air particuliers venant de quartiers grisouteux. Dans un cas comme dans

l'autre, on installerait le forménophone dans une niche ouverte sur le côté de la galerie, et il aspirerait l'air de la galerie par un tube en caoutchouc, ou mieux par une série

de tubes de caoutchouc ramifiés, aboutissant en divers points du profil. Par ce dernier dispositif, on éviterait de puiser toujours au même filet .du courant d'air. Le tube d'aspiration unique ne serait employé que lorsque l'on aurait, au préalable, vérifié que la teneur en grisou est sensiblement la même en tous les points du profil, ou tout au moins lorsque l'on aurait déterminé les points du profil