Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 299]

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LE FORMÉNOPHONE DE M. HARDY

RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU

quemment que la molette ne vient au contact de la.bande de papier qu'au deuxième ,ou même au troisième battement ; doit

grave pour les teneurs très faibles. Ce retard au départ,

Pour la température, on a opéré de la façon suivante : les deux tuyaux ayant, au préalable, été réglés à l'unisson, on y a comparé, d'une part, l'air pris directement dans le laboratoire à la température ordinaire, et, d'autre

dû à l'inertie des pièces qui commandent l'aiguille, ne peut

part, ce même air du laboratoire, aspiré par un tube métal-

s'expliquer que par un glissement des dents de l'un des engrenages. M. Hardy pense pouvoir, par un dispositif un

ligne dont une certaine portion était portée au rouge

une erreur, insignifiante pour les teneurs élevées, mais très

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peu différent, supprimer ce glissement et, par conséquent, cette cause d'erreur.

Mais il est un moyen de faire disparaître les deux erreurs que nous venons de signaler sans toucher à leurs causes. li n'y a qu'à régler les tuyaux, non pas à l'unisson, mais avec un désaccord déterminé, c'est-à-dire avec une constante de battements. La teneur en hydrocarbure est alors donnée, dans chaque expérience, par la différence

du nombre des battements. observés et de la constante initiale. Les erreurs au départ s'éliminent d'elles-mêmes. La constance du nombre des battements fournit, d'ailleurs, du parfait réglage des tuyaux, un. critérium -antrement précis que la constatation, purement négative, de l'absence des battements.

C'est avec cette idée nouvelle qu'ont été faites les expériences du 29 février. Comme on pouvait s'y attendre,

la sensibilité de l'appareil s'y est montrée bien plus grande que dans les deux premières séries d'expériences : elle a été supérieure à un millième. Des expériences si)éciales ont été faites pour se rendre compte de l'influence de la différence des températures des deux courants gazeux, ou de l'influence de leur inégale teneur en acide carbonique. Comme ce sont là les points sur lesquels ont insisté les deux ingénieurs qui ont fait la critique de la méthode Hardy, MM. Rateau et Couriot, il a semblé utile de ne point s'en tenir au contrôle indirect qui avait paru suffisant à la Commission de l'Académie des Sciences.

dans la flamme d'un bec Bunsen. On se plaçait ainsi dans des conditions beaucoup plus défavorables- que celles de la pratique ; car, en supposant le système chanteur installé dans la mine, les différences des températures de l'air de

la mine et de l'air témoin contenu dans l'enveloppe étanche seraient toujours très petites. Avec l'interposition du régulateur de température, les deux courants gazeux n'ont donné aucun battement, malgré la grande différence de leur température initiale. En enlevant le régulateur de température, il suffit, pour obtenir des battements distincts, de promener dans la flamme du bec Bunsen le tube métallique par lequel on fait passer, avant la soufflerie, l'un des deux courants gazeux. Le régulateur de température imaginé par M. Hardy est donc plus que suffisant, dans

la pratique, pour écarter la cause .d'erreur qui pourrait provenir de l'inégale température des deux gaz comparés. Pour l'acide carbonique, on a comparé l'air du labora-

toire à l'air sortant des poumons d'une personne adulte. Les deux tuyaux ayant été réglés à l'unisson, la comparaison a donné trente battements par période de vingt secondes, lorsque l'air des poumons ne traversait pas le flacon laveur à solution de potasse. En interposant, au contraire, ce flacon laveur sur le trajet de l'air des poumons, on supprimait les battements. L'interposition d'un seul flacon laveur suffirait donc pour purifier l'air de la mine de l'acide carbonique qu'il pourrait contenir : et il n'y aurait qu'à enfermer, dans l'enveloppe étanche, comme

gaz témoin, un air débarrassé de son acide carbonique, par le même procédé.