Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 289]

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ÉTUDE SUR LES ACIERS

point, considérer le pliage sans criqûre, comme une garantie d'homogénéité et par suite aussi de non-fragilité. Mais cette épreuve présente de graves inconvénients, qui résultent des modifications de texture produites par

la trempe. Les inconvénients de l'essai de trempe ont été signalés, pour la première fois, croyons-nous, par M. l'ingénieur de la marine Le Chatelier, en 1891, dans son Étude sur les propriétés mécaniques du fer et de

PROPRES A LA CONSTRUCTION DES MACHINES. 573

aciers de qualité moyenne supportent ces épreuves, alors

que leur fragilité est très grande, comparée à celle des métaux de choix.

V. - NOUVELLE MÉTHODE D'ESSAIS AU CHOC.

A tous ces procédés, nous avons cherché à substituer une méthode uniforme, simple, n'exigeant qu'un matériel élémentaire, et permettant de caractériser chaque essai par un chiffre unique. Cette méthode consiste à encastrer la barrette d'essai

Si la trempe est faite à trop basse température, l'effet produit est nul; si elle est faite à une température suffisante (vers 9000), le métal est modifié et susceptible de donner de bons résultats, alors même que l'acier initial serait de mauvaise qualité. L'acier doux trempé est en effet bien supérieur à l'acier naturel, sans qu'il soit indispensable, comme pour les nuances plus dures, de faire suivre la première trempe d'un recuit ou d'une seconde trempe à basse température.

par une de ses extrémités (au lieu de la placer entre

Dès lors, ces essais de trempe ne peuvent fournir aucune indication sur la valeur du métal initial.

d'acier, une hauteur de chute minima, nécessaire et suf-

Si l'on passe maintenant aux épreuves de choc imposées

par l'artillerie ou par les compagnies de chemins de fer, on retrouve la même variété d'exigences (*). A la vérité, toutes ces épreuves permettent, dans une certaine mesure, d'éliminer les aciers trop franchement cassants ; mais aucune ne peut fournir un classement rationnel des .aciers sous le rapport de la résistance au choc. En un mot, ce sont des expériences éliminatoires, mais

couteaux) et à soumettre l'autre extrémité au choc d'un mouton tombant d'une certaine hauteur (*). La barrette est préalablement entaillée sur les quatre faces dans la section d'encastrement.

Il existe, dans ces conditions, pour chaque qualité fisante pour qu'un seul coup de mouton détermine la rupture de la barrette. Nous rappellerons hauteur de rupture. La force vive correspondante est proportionnelle au carré de la vitesse et par suite à la hauteur de chute.

Il en résulte, pour les différents aciers, un moyen précis de les comparer sous le rapport de leurs fragilités ; celles-ci sont, en effet, en raison inverse des hauteurs de rupture.

ce ne sont pas des essais de mesure. En fait, tous les

Pour mesurer, d'après cette méthode, la fragilité des

() Voir, à ce sujet, l'étude publiée dans les Annales des mines (année 1892, 9* série, t. I"), par M. l'ingénieur en chef Mussy.

(*) L'idée première de ce procédé d'investigation nous a été suggérée, en 1892, par M. Barba, alors ingénieur en chef des usines du Creusot, qui a, depuis lors, fait également des expériences suivant les mêmes principes; les résultats en ont été

Note sur la diversité de qualité des métaux employés par les compagnies de chemins de fer dans leurs constructions.

communiqués à la Commission des méthodes d'essai.