Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 145]

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NOTICE SUR LES TERRAINS A PHOSPHATE

Suessonien

"éden'

g

Grès avec fragments roulés des calcaires sous-jacents; Ostres bogharensis à la partie supérieure.

p

Poudingues à débris roulés dc silex provenant de l'assise

sous-jacente. mg Argiles et grès; fi 1, lumachelle d'Osfrea bogharensis.

vit Couches marneuses à rognons calcaires avec Ostrea bogharensis et Thersitea slrombiformis.

Cette coupe montre d'une manière très nette la discor-

dance, après ravinement, de l'étage supérieur sur le suessonien inférieur réduit ici à une trentaine de mètres d'épaisseur. La présence des débris roulés de silex et de calcaires blancs dans les grès et poudingues de la base, rend cette action évidente. La couche de phosphate se trouve immédiatement en dessous des silex, comme au Djebel-Moul-Àdam; elle est grisâtre et rappelle absolument les couches phosphatées de Boghari, qui se trouve à 80 kilomètres à l'ouest. La teneur en phosphate, d'après l'analyse de M. Simon, au laboratoire des mines d'Alger, est de '20,4 p. 100, c'esth-dire plus faible que la moyenne des couches sud de B ogh ari

Ces affleurements, très restreints et d'une continuité rendue douteuse par les ablations manifestes du suessonien inférieur, ne laissent aucune importance à ce gisement, du reste éloigné de 15 kilomètres à l'ouest de Sicli-Aïssa. 2° ENVIRONS DE SIDI- AISSA.

Au nord-ouest de Sidi-Aïssa se développe sur une grande étendue l'assise des calcaires à silex et calcaires blancs du suessonien inférieur, qui rejoint par le nord,

au Kef-Taïcha, la bande septentrionale dont il a été question dans la note sur Boghari. Ces couches, presque uniquement calcaires, présentent la même constitution que celles du Djebel-Chaïba, de la zone du Djebel-Lakdar;

DE LA RÉGION DE SIDI-AISSA ( ALGER ).

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les silex s'y retrouvent à plusieurs niveaux, et dans les couches les plus inférieures, nous n'avons pas reconnu de couches phosphatées. On se trouve là en présence d'un facies légèrement différent, et correspondant à une zone sublittorale, déjà trop éloignée du rivage pour admettre des intercalations de couches glauconieuses et phosphatées sableuses comme celles que l'on retrouve à quelques

kilomètres au sud. Le facies est le même que dans la région de Sétif, où cet étage suessonien est également à peu près dépourvu de couches phosphatées. Ces calcaires sont accidentés de nombreuses failles ; les couches supérieures renferment l'Ostrea bogharensis ou une variété voisine. fine grande faille sépare cette zone du Djebel-Naga,

et sur une direction sensiblement est-ouest, il semble que cet étage inférieur soit en superposition aux puissantes assises de grès et marnes du suessonien supérieur. Le .11jebel-Naga est constitué par un bombement anticlinal largement étalé des grès de l'étage supérieur, dont

le pendage sud est démantelé à l'est, en sorte que la coupe du côté de Sidi-Aïssa présente la disposition donnée

par la /g. 2, Pl. IX. Ces grès supérieurs, de même facies que ceux du Djebel-Afoul, sont pauvres en fossiles ; M. Pierredon y a-recueilli, près de la fontaine Trumelet, divers fossiles, principalement des Pecten à côtes strigillées, d'espèces spéciales et caractéristiques. C'est seulement, au sud de Sidi-Aïssa, à 3 kilomètres environ, en suivant la route de Bou - Saâda, que nous avons rencontré le suessonien inférieur avec couches phosphatées et bancs de Nummulites. Sur le flanc de ces mamelons ravinés, dans lesquels les couches présentent plusieurs plissements et dislocations faciles à relever, nous avons étudié avec détail un certain nombre de coupes, dont la plus importante est donnée dans la fig. Pl. IX. Torne VIII, 1895.

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