Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 26]

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SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES.

mentionné de dégagements gazeux émanant directement

  • du remplissage du filon.

entraîné la mort d'un ouvrier et causé des blessures graves à un autre, tandis que ceux de Rocca Tederighi n'avaient causé aucun accident de personnes. Les deux autres accidents sont arrivés au moment où l'on faisait écouler l'eau accumulée depuis longtemps derrière un serrement. L'un s'est produit en 1882, à la

On doit, à notre avis, interpréter de la même manière les indications fournies par M. Daubrée, d'après M. Furiet, au sujet des mines de Giromagny (Ann. des mines, 4e série, t. XIV; p. 34). En mars 1845, il se produisit une inflammation de gaz au moment où l'on rentrait dans les anciens travaux du filon du Grand-Saint-Jean, travaux

mine Churprinz Friedrich August, Gross Schirma ; le ser-

rement était en pression depuis 1859. L'autre a eu lieu à la galerie Alte Hoffnung Erbstollen, à Schônborn, au commencement de 1882 , avec un serrement installé depuis trois ans seulement. Dans les deux cas, l'écoule-

abandonnés depuis de longues années. M. Daubrée affirme, il est vrai, qu'il n'existait pas de bois dans la mine ; mais cette affirmation est de nature à soulever quelques doutes, étant donné que le filon avait été exploité

jusqu'à 400 mètres de profondeur et qu'aucun autre dégagement gazeux ne s'y est produit par la suite. Les deux explosions arrivées à Rocca Tederighi (Tos-

cane), en 1875 et 1877, et rapportées par M. Charlon (Comptes rendus de la Soc. de f Ind. min., 1879, p. 5), paraissent bien devoir être attribuées à la décomposition

des bois. L'exploitation portait sur un gîte de cuivre pyriteux encaissé dans la serpentine : aucun dégagement de gaz n'y avait été signalé avant ou après les deux accidents ci-dessus, arrivés l'un et l'autre au moment où l'on perçait dans de vieux travaux. Les trois accidents décrits par M. Tittel à une réunion de l'Association minière de FreibUrg , tenue le 6 avril 1882 (Berg. und H. Zeitung, 1882, p. 226), présentent de grandes analogies avec ceux de Rocca Tederighi ; pour l'un d'entre eux, arrivé le 11 mars 1872, à SanctJohannes-Fundgrube, Rebhtibel, district de .Schwarzemberg , l'identité est presque absolue. Comme à RoccaTederighi, le dégagement de gaz s'est produit au cours d'une rectification de galerie d'écoulement, au moment où la voie nouvelle venait de percer dans de vieux travaux et de provoquer l'écoulement des eaux qui remplissaient ceux-ci seulement l'accident de Rellitibel a

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ment de l'eau fut accompagné d'un abondant dégagement de gaz, donnant lieu à la production d'une flamme de plusieurs mètres de long. A Gross Schirma , cette flamme avait brûlé la barbe et les cheveux des ouvriers les plus rapprochés ; à Schônborn, elle n'a causé aucun accident de personnes. Dans ces trois exemples, comme dans- ceux de Rocca Tederighi, on ne peut guère faire autrement que d'attribuer la production de gaz inflammable à' la décomposi-

tion des boisages. Cette explication s'impose encore davantage dans le cas de l'accident de Ding-Dong, décrit par M. Samuel Higgs (Trans. of thc Geol. Soc. of Cornwall, t. IX, p. 34).. La mine d'étain de Ding-Dong est située au milieu du massif granitique de Penzance, à une distance de plus de trois kilomètres des schistes qui entourent ce massif ; elle est exploitée d'une manière intermittente depuis une époque très ancienne.

En 1864, on avait entrepris de rentrer dans les travaux du filon ishmael , par la communication établie autrefois. au niveau de 50 fathoms (91 mètres), entre ces travaux et la mine principale de Ding-Dong, profonde de 70 fathoms (127 mètres) à- cette -époque. Ce niveau une

fois relevé, deux ouvriers essayèrent de pénétrer dans

les travaux du puits Ishmael ; à peine y étaient-ils