Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 6]

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DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES SURVENUS

DANS DES CARRIÈRES D'ARGILE PLASTIQUE.

mables qui ont paru difficiles à expliquer au début, mais

et c'est seulement à l'occasion d'un accident impossible à dissimuler que l'attention du service des

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sur l'origine desquels on est, à peu près fixé maintenant.

Ce phénomène assez rare et irrégulier ne se produit jamais que dans les chantiers poussés à proximité d'anciens travaux incomplètement comblés par le foisonnement de la masse argileuse. Il dénote toujours l'existence prochaine de cavités dans lesquelles le gaz est accumulé sous pression : Ce sont des poches de dimensions très variables, parfois des tronçons de galeries de 15 à 20 mè-

tres de longueur, et, suivant la situation- de ces cavités par rapport à la galerie, le soufflard apparaît au front de taille, sur les parois, au sol ou au ciel de la galerie. Le gaz s'échappe violemment par des fissures brusquement ouvertes, et, dans les chantiers en activité, les ouvriers sont avertis de sa présence par le sifflement caractéristique qui accompagne son dégagement. Ils allument alors le soufflard avec leurs lampes et le laissent brûler jusqu'à extinction. La flamme bleue bordée de jaune est identique à celle que donne la combustion des gaz hydrocarbures, son intensité peut atteindre celle d'une. torchère. Ces jets de gaz peuvent brûler assez longtemps ; on cite un cas on. l'un d'eux a brûlé pendant cinq jours.. On comprend facilement que si le gaz fait son apparition pendant une interruption de travail et surtout pendant un chômage de 'quelques jours, il peut s'accumule dans les travaux, y former avec l'air un mélange détonant et occasionner des explosions au moment de la. reprise du travail. Des accidents de cette nature devaient, nécessairement se produire un jour ou l'autre et ils ont effectivement eu lieu alors qu'il eût été facile de les pré-. venir. Mais les exploitants, ne soupçonnant probablement pas le danger, avaient évité ou négligé de signaler ce fait aux

ingénieurs et aux contrôleurs des mines lors de leurs

visites

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,

mines a été appelée sur ce point. Le gisement d'argile réfractaire de Bollène, situé aux quartiers de Noyères et de Jonquerolles, à 3 kilomètres au sud-ouest du village de Bollène, forme un petit bassin de 1.500 mètres environ de longueur sur 300 mètres de

  • largeur au maximum allongé dans le sens du nord-est au

su d- ouest.

La couche- d'argile réfractaire repose directement sur les sables blancs et jaundtres de Piolenc (c8 de la carte géologique de la France, feuille d'Orange), et cette formation remplit une dépression creusée dans les grès d'Uchaux.(c6) terrain qui entoure le bassin de Noyères .de tous côtés sauf vers le nord-est. L'argile paraît contemporaine d'une couche de sables et argiles bigarrés (ev) dont les affleurements -contournent la colline de Saint- Restitut située au nord de Bollène près de SaintPaul-Trois-Châteaux. Cette. couche est intercalée entre les ,grès d'Uchaux et la Mollasse. On y a effectué quelques travaux. .d'exploitation à ciel ouvert pour en extraire une argile réfractaire de qualité médiocre que Fan mélange parfois

à celles de ,Noyères dans la fabrication de produits inférieurs.

Dans le bassin de Noyères, la couche est recouverte par des argiles maigres et des sables quartzeux passant sur certains points aux grès ferrugineux et contenant même des rognons de fer hydroxyde. Enfin, quelques îlots

d.'Helvétien (m3) se montrent au centre du bassin où ils forment de petits mamelons isolés. La couche d'argile réfractaire est ondulée et se subdivise, suivant la largeur du bassin de Noyères, en trois cuvettes distinctes. A l'extrémité nord-est du bassin, elle est fortement redressée ainsi que les sables blancs sur