Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 88]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

de Caen, en Allemagne et en Angleterre, où, grâce à de longs et persévérants efforts, il trouve maintenant un dé-

forte de combustible qu'exige leur fusion, ils permettent aux minerais phosphoreux plus riches en fer d'origine étrangère, de venir lutter avec succès contre eux.

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bouché facile. Ces exploitations ont donné au port de Caen Un essor

considérable, qui ne peut que s'accroître chaque année,

si les travaux en perspective sont réalisés à brève échéance.

On peut citer comme gisements analogues à ceux de Saint-Rémy, les mines de Diélette, dans les mêmes parages, dont l'exploitation est suspendue par suite des difficultés de l'épuisement ; les mines de Segré, constituées aussi par des couches interstratiflées dans le silurien, et les gîtes de Krivoï-Rog en Russie.

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Port de Rotterdam. - Il faut dire aussi que les transports par eau de Rotterdam, port d'arrivée des minerais de fer destinés aux usines du bassin de la Ruhr, sont d'un bon marché inouï. On a créé pour ces transports un matériel spécial de grands chalands en fer, de 800 et même L 000 tonnes de portée, qui reçoivent directement les minerais des steamers importateurs et les apportent à l'usine. En ce moment, les frets pour minerais de fer, de Rotterdam à Ruhrort, se traitent à 1,60 les 1.000 kilogrammes, pour une distance à franchir d'environ 250 kilomètres.

2° Allemagne et Belgique. - L'Allemagne et surtout la Belgique emploient les mêmes minerais que ceux de Meurthe-et-Moselle, dont on retrouve le prolongement

dans le Luxembourg et en Lorraine allemande. On annonce notamment, dans cette dernière région, la décou-

verte de gisements plus riches que la moyenne, tenant jusqu'à 40 p. 100 de fer, reconnus sur de vastes surfaces. L'exploitation doit d'ailleurs être faite par travaux souterrains , tandis qu'aux environs de Longwy elle se fait presque partout à ciel ouvert. Ces minerais, qui n'ont à supporter qu'un transport de 4 francs par tonne pour se rendre dans le bassin de Liège, alimentent les usines d'Ougrée, de Sclessin. Leur prix de

revient ne dépasse pas, tous frais payés, 6,25 à 6,50 la tonne pour du minerai à 30/32 p. 100 de fer rendu au haut-fourneau.

Usines du bassin de la Ruhr. - Pour le bassin de la Ruhr, la situation est un peu différente, en ce sens que les transports, qui sont plus coûteux, grèvent ces minerais pauvres de frais tels que, ajoutés à la dépense plus

Batellerie sur le Rhin. - Ce progrès est' dû en partie aux conditions exceptionnellement favorables que présente pour la navigation fluviale toute la partie basse de l'estuaire du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut, mais il ne faut pas perdre de vue qu'il est dû surtout au renouvellement et à la transformation complète du matériel flottant qui circule sur ces voies navigables. On renonce de plus en plus aux lourdes péniches de faible tonnage, pour construire des chalands en fer ayant, à tirant d'eau égal, des tonnages doubles ou triples des anciens types, avec des formes plus marines facilitant la traction sur canal et en rivière. Il est très fâcheux que la majeure partie de notre réseau de canaux français ne se prête pas, notamment pour le passage des écluses, à la circulation d'un pareil matériel. C'est là une cause d'infériorité très réelle de nos tarifs par eau, comparés à ceux de nos voisins. Sur les canaux où ce matériel peut être employé, on voit les frets s'abaisser énormément. C'est ainsi que les transports par eau d'Anvers à Paris, se cotent suivant la saison entre 6.,et 9 francs par tonne, soit à peu près à 50