Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 307]

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LES PLANS INCLINÉS AÉRIENS

Les appareils qui composent un plan aérien sont de deux sortes : les uns constituent la voie, ce sont les appa-

reils fixes, les autres sont les appareils en mouvement. Je les examinerai successivement. lo Appareils fixes d'un plan aérien. Les appareils fixes constituent la voie du plan ou ser-

vent à l'établir. Les câbles porteurs tendus parallèlement dessinent une chaînette reliant le point de départ au point d'arrivée; ils sont maintenus par des amarrages

qui font équilibre à leur tension. On n'applique pas le système des contrepoids en haut ou en bas ; les extrémités des câbles sont fixes, et on conçoit que cette simplification puisse être réalisée par suite des variations de température assez faibles du climat calédonien. Sans doute il peut arriver qu'au mois de janvier, la température d'un câble goudronné exposé au soleil dépasse 500, mais on n'est pas exposé à voir la tension augmenter d'une manière inquiétante dans les nuits d'hiver. Au mois

de juin, le thermomètre ne descend guère au-dessous de 12°. Les appareils fixes comprennent donc simplement

Les câbles porteurs proprement dits ; L'amarrage du haut du plan ; L'amarrage du bas. a. Cd ôtes porteurs.- On fabrique des câbles de toutes les dimensions et de tous les misages ; les usines livrent couramment de petits câbles de 6 à 7 millimètres aussi

bien que d'énormes aussières de 14 à 15 centimètres. Veut-on des câbles très lisses, on les choisit à un seul toron ; les veut-on souples et résistants, on les demande formés d'aussières à plusieurs torons. C'est aux premiers qu'on devrait théoriquement donner la préférence

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pour les câbles porteurs ; ils sont bien ronds et présentent aux poulies des chariots une surface de roulement très égale ; de là, diminution de la résistance et usure faible des poulies. Mais si un fil vient à casser, il se déroule, est entraîné par le chariot et cette simple rupture est un accident grave. Il faut arrêter le plan et envoyer

un homme sur un chariot remettre le fil en place et perdre son extrémité dans l'âme en chanvre sous les autres fils. Cet accident très fréquent est sans importance dans les câbles à plusieurs torons, et on peut cons-

tater sur un câble dont le trafic n'a jamais été interrompu de nombreuses ruptures de fils sur quelques centimètres de longueur. Je rappelle d'ailleurs que, pour les câbles d'extraction dans les puits, la règle est d'arrêter seulement la descente des hommes lorsque le nom-

bre des fils cassés par mètre courant est le dixième du nombre total des fils.

Parmi les câbles à plusieurs torons, quelle grosseur de fils, quel misage convient-il d'adopter? Si les fils fins. s'usent, se coupent vite par le roulement et présentent une grande surface à l'oxydation, les câbles à fils gros sont peu souples, difficiles à manier ; l'épissure en est délicate. Les câbles à six torons composés de fils de 20 a 22 dixièmes de millimètre semblent s'adapter convena-

blement à l'usage des câbles porteurs de plans aériens. Si les torons sont enroulés en sens inverse des fils

ceux-ci se présentent à l'extérieur dans le sens de la longueur du câble ; l'usure des poulies et des fils est moins grande qu'avec la disposition inverse où les fils se présentent normalement à la longueur du câble. La question du prix, plus ou moins élevé suivant le diamètre des fils et le misage, ne doit naturellement pas

entrer en jeu. Peu importe que le prix de revient d'un plan s'élève de quelques centaines de francs si le fonctionnement est tant soit peu amélioré. A plus forte rai-